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Critique de JeanPierreV


2 novembre 1918 : le front est calme. Soldats français et allemands attendent l'armistice. Tous ces poilus ont vu mourir et partir estropiés tant de leurs camarades! "Ceux qui pensaient que la guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps" C'est le moment que choisit un lieutenant bravache, le lieutenant Henri d'Aulnay-Pradelle que la guerre n'a pas encore promu capitaine, pour lancer un dernier assaut afin de conquérir quelques mètres de la côte 113. "L'idée de la fin de la guerre, le lieutenant, ça le tuait".

Dans cette attaque, le soldat Albert Maillard, enterré vivant par un obus est sauvé de la mort par le soldat Edouard Pericourt, qui arrive à l'extraire. Malheureusement ce dernier est blessé grièvement au visage. A partir de cet instant, Albert va veiller Edouard, gueule cassée à l'hôpital et dans la vie. Les deux hommes vont devenir inséparables.

La guerre finie, ils retournent à la civilisation civile, une vie qui ne les accueille pas. Ils retrouvent la pénurie alimentaire et les restrictions, la crise, le chômage, les employeurs qui ne réembauchent pas, les regards qu'on détourne pour ne pas voir ces gueules cassées, etc.

Un livre remarquable dans la description de cette société, gangrénée par ces arrivistes, ces profiteurs de guerre, souvent anciens militaires, jamais inquiétés par leurs erreurs d'officiers au front, généraux, officiers siégeant dans les commissions d'appels d'offres, s'alliant avec les politiques. Tous vont tenter d'accroitre leurs fortunes, avec des magouilles sordides, notamment dans la construction de ces immenses cimetières militaires. Heureusement certains seront rattrapé par les affaires et ruinés.

Même nos deux poilus, revenus à la vie civile, vont, pour se sortir de cette misère, mettre au point leur arnaque pour faire fortune rapidement sur le dos des familles des défunts et des mairies. Ces deux héros qu'on n'arrive malgré tout pas à mépriser, sans doute parce que c'est cette société qui est responsable, cette société qui n'a pas su accueillir ceux qui ont souffert pour la défendre, ceux qui ont survécu à cette boucherie en étant amputés, estropiés, défigurés. Cette société qui a glorifié les morts, dans des monuments, souvent risibles de médiocrité, et qui a oublié les survivants.

Un passé peu glorieux, un passé qui malheureusement reste d'actualité lors de chaque conflit, de chaque catastrophe, qui voit naître ses profiteurs du malheur des autres

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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