Un opus sombre et sordide, qui « tranche » avec les enquêtes de l'inspecteur Brunetti, habituellement teintées d'humour et d'élégance. Avec obstination mais tolérance, ce policier particulier remue la boue d'une Venise méconnue, explore le monde de la prostitution masculine pour se diriger du côté des banques et des organisations caritatives, dévoilant ainsi les différentes strates d'un affairisme mafieux que l'auteur dénonce. L'histoire est rondement menée, bien détaillée sans fioritures mais pas sans surprises. J'apprécie le personnage de l'inspecteur qui sort des clichés du « loup solitaire », nous dévoile sa vie privée, familiale et amicale, tout en menant son enquête avec esprit d'équipe, dans une Venise envoûtante et pourtant quotidienne. La Sérénissime est un personnage à part entière, avec ses ambiances, sa canicule, ses odeurs et ses recettes, ce qui contribue à l'originalité des polars de
Donna Leon.
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