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Critique de gill


"La maison des juges" est une pièce en trois actes de Gaston Leroux.
Elle a été représenté pour la première fois au théâtre national de l'Odéon le 26 janvier 1907.
Hantant les couloirs du Palais à la recherche d'orphelins à protéger, de criminels à défendre, Gaston Leroux fut, au début de sa carrière, un jeune avocat prometteur.
Puis il devint un brillant chroniqueur judiciaire pour "l'Écho de Paris".
Il se livre, ici, à une réflexion sur la justice.
Dans un vieil hôtel des quais, à Paris, habite la famille Lamarque.
C'est une grande famille de magistrats, une de celle qui punit les fautes mais qui n'en commet pas.
L'ancêtre Petrus Lamarque, qui a 100 ans, a été grand maître de la justice sous le procurateur.
C'était une bien triste époque. Il a fallu tuer beaucoup de monde.
Alors qu'aujourd'hui !
Aujourd'hui, on ne tue plus guère les assassins.
En revanche les assassins, eux, continuent à assassiner le pauvre monde.
On assassine pour dix sous ou pour une idée...Quels temps ! Quelle époque !
Louis Lamarque, à 60 ans, est président de chambre à la cour de cassation.
Ses deux fils Jean et Marie-Louis sont respectivement avocat général et procureur de la république.
Sur les vieux murs de cet hôtel, avec tous ces portraits de juges morts qui vous regardent et tous les juges vivants que l'on rencontre, ça sent plus la justice qu'au Palais.
Une cérémonie se prépare en l'honneur de l'ancêtre.
Un procès va s'ouvrir.
Un dénommé Tiphaine, qui est venu porter une bombe à la chambre des requêtes, va être jugé.
Le verdict ne semble pas devoir être empreint de clémence.
Pourtant Tiphaine,l'accusé, se défendant d'être anarchiste, prétend que son crime d'aujourd'hui n'est que vengeance.
Il a juré de venger les siens, autrefois sacrifiés à l'idée de justice de l'ancêtre de la famille Lamarque.
Et le juge d'instruction prétend détenir les preuves de cette forfaiture....
Gaston Leroux, avec "la maison des juges" fait preuve d'audace.
S'il ne met en doute, à aucun moment, l'honnêteté des juges, c'est l'idée même de justice qu'il remet en cause.
Cette pièce, très littéraire, est un plaidoyer. C'est une oeuvre forte.
C'est un morceau de théâtre aussi soigneusement écrit que réfléchi.
Son point culminant est la dernière scène du deuxième acte avec le formidable monologue dans lequel se lance Petrus Lamarque pour expliquer son forfait.
Cette pièce, si elle a un peu vieilli dans sa forme, est faite d'un fond intemporel.
Avec elle, Gaston Leroux nous offre une profonde réflexion et un superbe morceau de scène.



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