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Critique de 5Arabella


La pièce la plus connue de Lesage, celle que l'on continue de jouer encore. le cynisme y est encore plus poussé que dans Crispin rival de son maître. Ce sont tous les personnages de la pièce qui sont immoraux, seulement certains sont plus malins que les autres. le côté peu glorieux pour les hommes d'argent aurait poussé ces derniers à soudoyer les comédiens pour que la pièce ne soit pas jouée. le pouvoir politique imposa la pièce, mais elle fut peu jouée malgré son succès, ce qui aurait poussé son auteur à se tourner vers le théâtre de la foire, au détriment du théâtre officiel par la suite.

Turcaret est une sorte de financier, usurier, prévaricateur, il s'est enrichi par tous les moyens malhonnêtes possibles, et renie sa famille. Mais il a une faiblesse, les femmes nobles (quelques allusions claires au Bourgeois gentilhomme sont présentes dans la pièce). L'objet de sa flamme lorsque la pièce commence est une baronne, veuve, à qui il a promis le mariage et qu'il couvre de cadeaux ruineux. Cette dernière se fait à son tour dépouiller par un beau chevalier, aidé par son adroit valet, Frontin. Tout ce beau monde ment, triche et vole à qui mieux mieux.

Lesage trace le tableau d'une société immorale, surtout mûe par l'argent, par l'apparence, à bout de souffle. Aucun sentiment un peu positif ne semble animer ses personnages. L'intrigue dans sa simplicité est très efficace, les portraits impitoyables bien tracés. Dommage que Lesage ait renoncé à cette veine pour se tourner vers un théâtre moins ambitieux. Il aurait pu sans doute donner encore quelques oeuvres pouvant rester au répertoire.
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