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Critique de BackToBooks


Superbe roman d'aventure sur fond d'expéditions maritimes ! Une lecture qui fait voyager, prendre le large et accoster sur des rivages si différents, gascon, portugais, brésilien et indien.

Une fois le lexique naval et maritime appréhendés, il nous est permis d'apprécier pleinement les nombreuses et pourtant variées descriptions de mers, de côtes et surtout de la vie à bord des « caraques ». Tout au long de ma lecture, je n'ai pas pu me défaire de cette sensation permanente d'humidité, de vêtements collés à la peau par l'eau de mer, la pluie, la sueur.

En suivant dans leurs voyages et aventures des duos improbables, des chefs charismatiques et des habitants de ces bords de mer, l'auteur nous présente aussi une vision des jeux politiques de ses royaumes régnant au XVIIème sur les mers.
Ces expéditions sont en effet de vrais enjeux pour maintenir La casa da India et par conséquent le monopole portugais. Jusque-là, elle contrôlait et régulait les exportations et les importations concernant les Indes, le débarquement des marchandises, leur distribution et leur vente. le monopole royal s'exerçait sur les épices et certains autres produits. Mais à partir de 1621, elle doit affronter les hollandais la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Cette politique de monopole va être finalement abandonnée en 1642, avant que l'institution ne se transforme en douane.
Pourtant, les aventuriers de ce récit Fernando, Diogo et Marie sont bien de simples gens trimballés aux bons vouloirs de ces grands si changeant.

Nous sommes au début du XVII° siècle, le Portugal jadis conquérant est désormais rattaché à la couronne espagnole, mais la Casa da Índia continue d'abattre les forêts de l'Alentejo pour les navires de l'armada et d'embarquer tous les hommes qui passent à portée de bâton.

Fernando, le portugais malchanceux car jamais au bon moment au bon endroit va comme beaucoup d'autres faire partie des « engagés plus ou moins volontairement selon qu'ils avaient quelque chose à fuir ou qu'ils n'avaient au contraire pas réussi à échapper assez vite au regard des recruteurs ».

Diogo, installé avec sa famille au Brésil, va se retrouver à combattre auprès de religieux alors qu'il n'est même pas chrétien puis d'un capitaine portugais pour un pays qu'il découvre.

Marie, qui de par sa condition de fille landaise n'a pas beaucoup d'avenir, va tenter de suivre son chemin mais sera toujours ramenée à ces marais qui engloutissent tout, les plantes, les maisons, les navires échoués et les espoirs.

J'ai apprécié cette construction même si classique de démarrer le récit par une scène cruciale, celle d'un effroyable naufrage puis de remonter le temps sur quelques années pour dévoiler comment il a été possible d'en arriver là. Et au fil des pages, nous découvrons le parcours de ces aventuriers, ce qui a fait ce qu'ils sont.

Ces héros-là n'ont pas d'honneur à sauver, de loyauté envers un royaume particulier, ou de croyance à défendre. Ces héros ordinaires avec chacun leur caractère, leurs ambitions, leurs colères et surtout leur raison de se battre pour survivre vont tous finalement converger vers un idéal commun, être libres mais surtout de leurs décisions et essayer de devenir maître de leur devenir.
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