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Critique de StCyr


StCyr
18 février 2013
Anna Wulf, artiste en proie à la panne d'écriture, par désir de protection, cloisonne bien proprement sa vie. Elle tient des carnets qui sont l'expression de son besoin irrépressible d'analyse et de retour sur soi. Ils sont au nombre de quatre : un noir, qui concerne Anna Wulf l'écrivain, un rouge, pour la politique, un jaune, pour des fictions tirées de son expérience personnelle, et un bleu, qui est un journal intime proprement dit.

Le roman débute par un récit assez conventionnel, qui permet au lecteur, par un regard extérieur, de se familiariser avec le personnage principal et son amie. C'est ensuite que tout se corse, les carnets se succédant et les récits s'entremêlant.

C'est un roman complexe, foisonnant, protéiforme, et un peu nébuleux, il faut bien l'avouer. Certains passages sont prenant, comme l'évocation de ce groupe de jeunes britanniques dilettantes, cyniques et désabusés, dans un paysage sud-africain de rêve. D'autres épisodes font penser à une éternelle variation sur les mêmes thèmes (certaines créations d'Anna ne sont qu'une simple projection d'elle-même) et je n'ai pu me défendre contre une certaine lassitude, compte-tenu de la grosseur de l'oeuvre (près de 800 pages!). A cette lassitude s'ajoute une sensation de véritable malaise, les personnages baignant dans une atmosphère oppressante de névrose continuelle, vivant une époque ô combien angoissante par elle-même, celle de la guerre froide, avec ses chasses aux sorcières, ses suspicions et ses trahisons. Dans ce livre, les hommes sont joliment arrangés, avec leur lâcheté et leurs travers, leur peur viscérale de l'engagement et leur inconséquence. Une oeuvre profondément féministe dans son essence donc, que les hommes tireraient profit à lire...
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