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Critique de Beffroi


« Ceto bin ! » Oui, j'ai beaucoup aimé « la lampe au chapeau » de Sandrine Leturcq. Je me permets de réagir ainsi car tous les dialogues sont en Chti (Traduits à chaque fois pour les non-initiés).J'avais lu « Germinal » quand j'étais au lycée, « le jour d'avant » de Chalendon …Je retrouve avec intérêt l'univers de la mine. Et ici, c'est une personne du cru qui raconte...Sandrine Leturcq est née à Bruay-en-Artois, près de Lens (aujourd'hui Bruay-la-Buissière) et elle nous « ouvre les portes des corons et de la fosse 6 de Bruay ancrée dans la Grande Histoire » (C'est la dédicace qu'elle m'a écrite gentiment sur la 2ème page du livre).
L'histoire commence fin avril 1945 avec le retour de Jean, prisonnier de guerre en Allemagne. Sa femme ne l'a pas attendu, et il souhaite une vie paisible ; il retourne à la mine, fonde une nouvelle famille et cherche à devenir chef (porion) pour vivre confortablement. Son bien-être et celui des siens est sa priorité. Nous sommes témoins du quotidien dans les corons dans une famille sans histoire. C'est le début de la société de consommation.
La 2ème partie est centrée sur Alexandre, le neveu de Jean. Lui aussi travaille à la mine mais il est appelé sous les drapeaux, en Algérie. A l'opposé de son oncle, Alexandre veut changer le monde et ses idées politiques sont proches des anarchistes. On le suit de Bruay à Paris jusque 1973. Dans cette partie, on ressent l'agitation de mai 1968, les changements sociaux, la montée du féminisme…
Un bel hommage aux gens du Nord. C'est le 1er roman franco-chti à ma connaissance. Les dialogues en Chti sont savoureux (Je suis du nord ; cela m'a facilité la compréhension) et cette culture populaire mérite d'être mise en valeur. J'ai lu tous les dialogues à voix haute, instinctivement. C'est l'intérêt principal du livre. On découvre aussi les Trente Glorieuses dans le bassin minier.
Je le conseille à ceux qui aiment les fresques historiques.
« Carnet de sel » est une maison d'édition indépendante qui mérite d'être soutenue.
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