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Critique de CraboBonn


Ce livre n'est pas un roman mais vaut sincerement le detour et sans doute meme un retour tant il donne a voir, a entendre et a reflechir. Difficile de resumer les quelques 500 pages (en poche) de ce texte qui s'ouvre sur une « non invitation au voyage » et une critique des livres « de voyage ». Apres avoir offert une critique des sociologues et ethnographes de son temps, Levi-Strauss raconte son retour au Bresil a l'entree de la guerre. A la suite de cette introduction peu commune (par sa thematique et par sa temporalite), Levi-Strauss nous conte sa premiere arrivee au Bresil, quand il fut appele a enseigner en 1935(?) la Sociologie a l'Universite de Sao Paulo. Une arrivee dans le « nouveau monde » redigee avec style, acuite et culture. Petit a petit, le sociologue fait place a l'ethnographe. Une quatrieme partie intitulee » la terre et les hommes » nous fait lentement penetrer dans les coins recules du Bresil. A la suite de quoi le texte se fait peut-etre plus ethnographique de par le recit de sa vie parmi diverses « tribus » alors (relativement) isolees du Bresil continental. On y decouvre a la fois la variete des modes de vie de ces tribus, que la vie de l'ethnographe de terrain. Un regard a la fois de scientifique mais aussi de penseur. Il ne s'agit pas seulement de regarder le monde mais aussi de le comprendre. La derniere partie pose la question de la motivation de l'ethnographe qu'etait Levi-Strauss et de l'ethnographe en general, et de sa position dans « sa societe ». Il dresse en quelque sorte le paradoxe de l'ethnographe qui quitte sa societe et consacre son temps a une autre societe (« plus primitive ») tout en devant garder un regard objectif sur celle-ci (l'acte de quitter implique un classement de la societe etudiee vis a vis de la societe quittee). Dans ces pages, l'avant dernier chapitre apparait un peu comme une surprise puisqu'il y pose un regard tres dur sur l'islam au travers d'une experience indienne. Un texte qui subirait sans doute beaucoup de critiques si il etait ecrit aujourd'hui et qui ne se justifie pleinement que par le chapitre suivant.

Voici donc une tres mauvaise et maladroite description de ce livre remarquable qui bien qu'etant ecrit autour de 1955, n'est pas du tout poussiereux. Ecrit dans un style qui ferait palir nombre de romanciers (ce n'est pas pour rien que l'Academie Goncourt aurait souhaite a l'epoque lui attribuer le prix), ce livre est reelement un grand livre pour peu que l'homme et ses mysteres vous interresse. Levi Strauss etait sans aucun doute un homme d'exception et le temoignage qu'il offre dans ces « tristes tropiques » touche a « l'universalite ».
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