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Critique de andreepierrette


Babitt de Sinclair Lewiss
Voici George Babitt: petit homme rondouillard, la quarantaine, bon époux, bon père de famille, négociateur en immobilier, content de lui et de : sa belle maison équipée du dernier cri : confort moderne - 1920 -, sa voiture, ses amis, son club. La vie de Georges s'écoule avec une monotonie routinière, dans une ville de province : Zénith, peuplée de petits bourgeois bien pensants. Ce mode de vie conventionnelle représente pour lui le devoir et l'idéal du bon Américain. Faire de bonnes affaires, gagner toujours plus d'argent , respecter les règles de cette société, voilà ce qui remplit la vie de George. Il appartient pour son bonheur à la bonne classe. Les autres, les pauvres, les étrangers, les ouvriers, les chômeurs (qui le veulent bien) , sont à ses yeux des sortes de hors la loi, des socialistes, qui mèneraient le pays à sa perte si par malheur on ne les surveillait pas. Avec ses amis, Georges tient des discours de "beaufitude", dont il n'a même pas conscience.
Pourtant, il lui arrive quelquefois dans un moment de fatigue de s'évader, de réver avec un bon cigare, un petit verre de whisky (en cachette), c'est encore la prohibition, de jeter un bref regard sur une ou deux jeunes femmes follettes ou plus gaies que sa chère épouse, mais un écart maladroit aurait un écho désastreux sur sa réputation. Il a osé réver une fois sous couvert d'un voyage d'affaire inventé de s'aérer quelques jours avec son meilleur ami Paul dans une partie de pêche à la campagne, loin du quotidien. Voilà que Georges va même se laisser tenter par une aventure sentimentale en cachette. Il s'éloigne un peu de sa famille, n'accepte pas que son fils préfère étudier la mécanique au lieu de poursuivre ses études de droit.
"J'ai toujours fait ce qu'on m'a ordonné de faire, moi, lui dit-il". On rapport ici et là que Georges a été vu par un voisin batifolant avec une bande de joyeux compères dans un quartier peu recommandable. On commence à lui tourner le dos, il râte des affaires, bref cela va mal pour George. Il aurait tenu des propos inappropriés, presque socialistes. Il est malheureux Il refuse de signer la chartre du bon citoyen. Son épouse à des soupçons, elle s'éloigne, sa fille se marie, Georges, fait amende honorable et faisant acte de contrition il retourne bien content à ses habitudes de bon citoyen. C'est alors qu'il tient ce discours à son fils " Je n'ai jamais dans toute ma vie, fait une seule chose que je désirais. Je ne crois pas avoir réussi quoi que ce soit, sinon à suivre mon petit bonhomme de chemin. Mais j'éprouve une sorte de satisfaction furtive à voir que tu savais ce que tu voulais et que tu l'as fait. Je te soutiendrai.....Ne te laisse pas effrayer par la famille, non, ni par toute la ville de Zénith..ni par toi-même, comme je l'ai fait. En avant, mon petit, le monde est à toi".
Ce livre de 472 pages n'est pas facile à commenter..Il ne s'agit pas seulement de l'histoire de George, mais de montrer le mode de vie du citoyen américain de classe moyenne, dans les années 1920 obligé de contraindre par gré ou par force d' entrer dans "le rang" afin d'être accepté et d'atteindre la considération d'autrui. La lecture est un peu longue, mais pas casse-tête, pleine de malice et j'avoue que j'ai souvent souri.
. J'ai tiré une leçon : ne pas se laisser étouffer par les habitudes, la routine et savoir quelquefois dire NON !
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