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Critique de Sachka



Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville...

Une très jolie découverte que cette courte nouvelle de Chi Li laquelle a été publiée en 1986 et que j'ai eu le plaisir de lire hier soir sur le site chinese-shortstories grâce à Mh17.

Un beau récit poétique empreint de sagesse et d'humilité sur la vieillesse, le temps qui passe et nous emporte vers l'inéluctable ; récit dans lequel nous évoluons au rythme des infusions du thé et de cette fine pluie des prunes qui n'en finit plus de tomber sur une ville brumeuse et crépusculaire qui semble disparaître comme un souvenir lointain ou un rêve que nous aurions fait.

Les descriptions minutieuses sur la préparation du thé, la gestuelle précise, les ustensiles utilisés font tout le charme de ce récit. Peu ou pas de mots, simplement des regards attentionnés entre les deux protagonistes : un vieil homme prénommé Guo et une vieille femme dont nous ne saurons rien si ce n'est qu'il se retrouvent après une longue séparation. L'atmosphère est rassurante à l'intérieur de la petite pièce pourtant misérable qui sert de logement à la vieille femme, sûrement est-ce dû à la chaleur qui émane de ces deux coeurs fatigués qui se retrouvent au milieu des effluves d'encens et de thé.

Et comme la vieille femme, nous savons déjà tout sans que l'autrice n'ait besoin de nous dire quoi que ce soit. Ses cheveux blanchis par le temps et cette fine taille de guêpe qu'elle arbore malgré les années, une taille si fine que le vieux Guo pourrait l'enserrer de ses deux mains, témoin d'un amour autrefois consumé et de la misère dans laquelle elle vit certainement depuis.

Alors le vieux Guo a voulu tenter sa chance avant de tirer sa révérence. Il a demandé à son chauffeur de le conduire au fond de la ruelle sombre, il a frappé à la grande porte en sapin de Chine du bâtiment aux allures de temple bouddhiste, il a monté les marches du vieil escalier guidé par la voix de celle qui n'était que regrets comme on entre dans un tunnel à la recherche d'une dernière lueur d'amour et d'espoir.

C'est beau, c'est triste... C'est vieillir, c'est s'en aller sans avoir de regrets et pleurer tout doucement comme tombe la pluie des prunes à la fin du printemps, légère et silencieuse...


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