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Critique de Cathy74


En 1969, j'avais dix ans de plus que l'auteur de California Girls. Jeune fille en quête de modèles féminins auxquels m'identifier, j'avais été subjuguée par la beauté et la pétulance de Sharon Tate dans le film de Polanski "Le bal des vampires". Son assassinat par une bande de hippies alors qu'elle était enceinte et sur le point d'accoucher me toucha énormément, mais à cause de l'horreur même de l'acte et occupée par d'autres douleurs, je m'informai peu.

C'est dire que j'ai ouvert le livre de Simon Liberati comme une boîte de Pandore. Son ambigüité, le récit, très bien écrit et documenté, est aussi un roman. Or, qui est le narrateur ? Comment peut-on ainsi entrer dans la tête des personnages ? Cette impression d'omniscience procure un malaise, mais l'écriture distanciée, voire clinique, décrit avec beaucoup de compassion le calvaire de Sharon Tate et de ses victimes. Il n'y a là aucune ambiguïté : l'horreur absolue, l'acte parfaitement gratuit sont condamnés. Des décennies après, on a encore envie de ré-enrouler le fil de ces 36 heures fatidiques. Pour que la vie se déroule normalement et qu'un foetus "sain et bien formé" puisse voir le jour.

En ce qui concerne les filles assassines et leur gourou, on lit parfois qu'il s'agit de jeunes paumés, délaissés par leurs parents. C'est un peu court. Entrer dans la tête de ces jeunes, psychopathes pour certains au sens médical, est un exercice difficile. Surtout concernant les filles, la société ayant, même encore de nos jours, des difficultés à concevoir la férocité féminine. de fait, à cette époque de grands rassemblements et de vie en communauté, tous ont pu trouver facilement l'âme soeur et sombre. Ce fut un cocktail explosif. Drogués, dépourvus d'empathie, enfermés dans une logique de secte, certains et certaines sont passés à l'acte sans jamais exprimer de regrets, ont détruit leur vie et celles de leurs victimes. Irrémédiablement.

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