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Critique de Pecosa


Le Parker Regency est un hôtel de luxe new-yorkais prisé des vieilles fortunes, de l'aristocratie et du corps diplomatique. Figé dans le temps, il est en passe d'être délaissé au profit d'établissements plus modernes. Heureusement, un personnage omniscient veille au confort de cette clientèle exigeante. C'est Roger Paladine, l'homme aux clés d'or. Tout ce que ses hôtes désirent, il le leur procure avec discrétion et efficacité, même s'il s'agit de substances prohibées, ou de services que la loi et la morale réprouvent. Car le concierge sait tout de leurs lubies, de leurs petits secrets honteux et possède un réseau de pourvoyeurs de vices qu'il peut solliciter de jour comme de nuit.
Un soir cependant, un drame vient perturber le calme feutré de l'établissement. Un client prestigieux, Gobbo, comte décati, ancien membre du personnel de l'ambassade d'Italie, parrain de Roger Paladine, et pédophile notoire, y est retrouvé pendu. Gardien du Temple, Paladine se doit d'agir pour préserver la réputation du Parker Regency et celle de ses clients, quitte à défier la loi.

Le Concierge est un quasi huis-clos dans lequel la frontière est ténue entre service et servitude, entre ceux qui commandent et ceux qui exécutent, et parfois le pouvoir ne se trouve pas entre les mains de celui que l'on croit. Avec cette sombre variation sur le thème des Maitres et des Valets, Lieberman réussit un bon thriller psychologique dont l'intrigue se déroule à pas lent. A mesure que cette dernière avance, les apparences se lézardent et laissent entrevoir les failles de individus, ce que le seul le concierge semble percevoir, comme il commence à percevoir, les lézardes du palace qui perd chaque jour un peu de son lustre d'antan: « Or, certains de ces indices inquiétants commençaient à se remarquer dans le hall du Parker Regency. Comme aux premiers stades d'une maladie insidieuse, la plupart de ces symptômes passaient inaperçus, .Mais pour lés vétérans à l'oeil aiguisé et à la mémoire vive, comme un Paladine qui pouvait se remémorer une époque bénie, le spectacle du hall du Parker Regency était un vrai crève-coeur. »

Le Concierge est un polar d'atmosphère qui prend son temps. Si Lieberman ne nous saisit pas avec un rythme haletant et des rebondissements tonitruants, il le fait en nous donnant à voir le cynisme de ceux que l'argent ou le nom rendent tout-puissants, et l'hypocrisie de ceux qui veillent à la satisfaction de leurs désirs même les plus déviants en fermant les yeux et en bouchant leur nez.
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