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Critique de Sofiert


« La nature ne négocie pas. On ne peut ni la convaincre, ni l'apaiser, ni la menacer. Nous sommes une catastrophe naturelle qui s'étend depuis dix mille ans, nous sommes la sixième extinction de masse, nous sommes un super-prédateur, une bactérie meurtrière, une espèce invasive, mais pour la nature nous ne sommes qu'une ride à la surface. Une broutille, un toussotement, un cauchemar dont on se souvient à peine. »
Conscient de la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique, Jens Liljestrand nous entraîne dans une projection hyper-réaliste où la Suède est touchée par des méga-feux impossibles à contrôler.

Au milieu de cette tourmente, il place 4 personnages dont les comportements vont illustrer nos modes de vie et surtout l'individualisme qui surgit dans des situations complexes.
Le père de famille, consultant écologiste dans les médias, empêtré dans une famille dysfonctionnelle, ne sera pas le héros du roman. Incapable de prendre des décisions sensées, il jette sa famille sur les routes et perd ses enfants en chemin. Ainsi, même celui qui a des convictions ne peut être préparé à ces catastrophes climatiques.
Le personnage suivant, son ex-maîtresse une influenceuse dont le credo est " Choisissez la vie" refuse d'admettre le réchauffement climatique et prône l'hédonisme en méprisant tous les lanceurs d'alerte. Quant au 3ème, un célèbre tennisman et son fils, ils mènent une vie de milliardaire, gaspillant éhontément les ressources de la planète avec leurs bateaux de luxe et leur mode de vie energivore.
L'auteur condamne fermement la société de consommation, et surtout les plus riches d'une absolue irresponsabilité. Quoiqu'il arrive, ils restent centrés sur leurs modes de vie, convaincus qu'ils auront toujours les ressources pour se tirer d'affaire contrairement aux plus démunis qui n'ont aucune chance de survivre aux pénuries.
Sceptiques, résignés, indifférents ou indignés : lorsqu'ils sont confrontés à une situation de crise, les personnages réagissent tous de la même manière, sauver leur peau avant tout.

L'espoir et le désespoir surgissent conjointement dans la dernière partie.
Espoir qui vient de la fille adolescente, capable de décisions pragmatiques et de solidarité.
Désespoir devant la violence, l'égoïsme, la cruauté et la désorganisation d'une société qui se disloque. le pire advient lorsque ceux qui peuplent la planète se déchirent pour survivre.

Si le roman aborde un sujet essentiel dont il est urgent de s'emparer dans la fiction, et s'il met à juste titre l'accent sur des comportements climato-negationnistes qui persistent en chacun de nous, j'ai cependant regretté une narration parfois trop éparpillée autour de personnages secondaires qui n'apportent rien à l'enjeu essentiel.
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