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Critique de PatriceG


Jean Puy
(Si vous n'aimez pas l'art moderne, ce n'est pas pour vous)

Jean Puy, né en 1876 à Roanne, fils d'industriel, s'instruit à l'école supérieure des beaux-arts de Lyon, maîtrise son art assez rapidement .. j'ai l'impression d'écrire la même histoire que pour Cornélius, lui aussi va faire la guerre bien que réformé, pour la patrie. Un siècle après la patrie ne sera plus à l'ordre du jour et on attendra ceux qui veulent donner l'exemple.

J'ai l'impression de connaître Jean Puy depuis une éternité, sans trop le savoir d'ailleurs, puisque sa peinture : Belle-Ile, le peintre et son modèle était représentée sur des boîtes à gâteaux en ferraille qu'on utilisait ensuite comme boîte à boutons qui suivait les générations.

Ce n'est que bien plus tard, que je vis les oeuvres de Jean Puy un peu dispersées, et en expo à Villefranche sur Saône en 2007. J'avais fait 600 kms pour voir cette expo. J'aimais ce qu'il faisait fatalement, il y avait du raffinement, des couleurs, une réflexion ; il avait beaucoup peint la Bretagne, et ça pour un mec de Roanne qui venait chaque été à Bénodet, Concarneau, Belle-Ile.. c'était chouette. Passer après Monet à Belle-Ile c'était comme lui parler d'une arlésienne, non pas qu'il méprisait l'impressionniste, mais il avait son idée en tête comme tous les Fauves et n'en démordait pas. C'était un peintre réfléchi, d'ailleurs on peut voir que cette peinture ci dessus évoquée largement diffusée doit seulement un peu à l'impressionnisme, mais encore un peu moins à Monet. Avec ses amis nombreux qui s'appellent Matisse, Camoin, Marquet, Manguin, Friesz, Derain, de Vlaminck , il se couvre donc de la casquette Fauve pour peindre ses sujets qui sont souvent des bords de mer, des ports, des portraits, des nus, des natures mortes. Il en sera un ardent artisan. Il est comme dira son frère Michel en 1907, critique et poète, "un peintre qui ne s'arrête pas à l'extériorité de l'objet ou du modèle, il en pénètre l'émotion intime".

Son chef d'oeuvre de l'été 1905 qu'on retrouve sur les boîtes, où dominent les jaune, rouge et indigo illustrant un panorama de Belle-Ile que contemple le modèle sous son ombrelle blanche est croquée par le peintre qui apparaît à côté d'elle tel un couple d'amoureux transis. le temps s'est arrêté, le monde semble leur appartenir. Cette peinture est exposée au Petit Palais de Genève. Son influence est post- impressionniste.

Cette huile sur toile le Peintre et son modèle, 63x110 dont la chromatique est superbe, il vaut mieux éviter de s'en faire une idée d'après photo réduite. le risque étant tout simplement qu'on ne se rende pas compte de la beauté de cette toile parfaitement exécutée qui est un grand format. C'est comme si on regardait une jolie fille à 100 mètres avec 1 dans chaque oeil. Donc son port d'attache >>>> Genève, Petit Palais.

Oh, la la la ! et ce monsieur savait peindre les neiges, un maître. La série de Lus- la-Croix-Haute, 1926 est sublime. Sa délicatesse l'emporte : ça donne l'effet d'une facture d'horloger peinte avec des gants de boxe.

Et ces Voiles rouges à Belle-Ile, rouge vermillon sur fond mer indigo. Il ne faut pas les laisser partir ces couleurs, leur agressivité est tempérée par des gris et des pourpres. La mer est agitée, les bateaux au port de retour de pêche prêtent le flanc aux vagues, ils semblent bord à bord ..






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