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Critique de bobtazar


Dexter, ce tueur psychopathe étranger à tout sentiment humain et qui ne trouve du plaisir qu'en découpant au scalpel certains de ses contemporains les plus horribles, est devenu, par la grâce de l'écriture et du style de Jeff Lindsay, un personnage attachant auquel on peut même s'identifier. Quelle prouesse !
Cependant, ce 7° opus (sur 8) marque une rupture très nette avec les précédents. En effet, Dexter ne va tuer qu'une seule fois, et ce de manière non pas ultra préméditée et préparée, comme à son habitude, mais de manière bâclée et improvisée. Un comble, pour un perfectionniste comme lui ! Et un changement radical pour nous, lecteurs.
Il faut dire que la découverte d'une sensation étrange et complètement nouvelle, lui d'habitude totalement insensible et dépourvu de tout sentiment humain, va (presque) lui faire perdre de vue son activité de détente préférée : recouvrir un monstre de chatterton et le découper au scalpel avec raffinement. Cette sensation nouvelle, c'est l'amour (et son corollaire, le désir). Dans ce domaine, il faut dire que Dexter part de loin. Bien que marié à Rita et père de trois enfants, il ne ressent absolument aucun sentiment, ni amoureux ni paternel, son rôle de mari et de père se limitant à assurer un vague service après-vente, principalement issu de l'observation attentive des comportements sociaux des êtres humains. Pour le reste, il subit stoïquement ce qu'il considère ni plus ni moins que comme un calvaire incessant et épuisant : traites, appareils dentaires, chaussures neuves, courses, piaillements, vacarme, claquements de portes, couches, disputes, réunions de parents d'élèves, hurlements perçants… On le voit, aucune comparaison possible entre la vie familiale de ce tueur psychopathe déshumanisé et celle du commun des mortels.
La rencontre de Dexter avec Jackie Forrest, une star de cinéma adulée, belle et lumineuse, va bouleverser la vie de notre héros. Les scènes de tortures et de tueries habituelles sont alors remplacées par des moments délectables d'introspection, où Dexter est vraiment le seul à ne pas comprendre ce qui se déroule sous nos yeux avertis et amusés : il est en train de tomber amoureux de Jackie.
On a beau savoir que les histoires d'amour finissent mal (en général),
« Dexter fait son cinéma », qui aurait donc pu s'intituler « Dexter tombe amoureux », est un vrai petit bijou d'humour noir et décalé, mon préféré de la série.
Avec une mention spéciale pour les scènes de la vie quotidienne familiale, totalement jubilatoires.
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