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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec ce livre, je me suis trouvé plongé au coeur du Texas rural, ne comprenant pas très bien qui était qui, mais découvrant très vite combien la couleur de peau y était discriminante. Et il y avait aussi toutes ces références musicales qui doivent plaire aux connaisseurs mais qui me donnaient l'impression de passer à côté de quelque chose. Ensuite, il y a ces cadavres découverts et le Ranger Darren Matthews qui veut élucider les meurtres commis.
Ce n'est pas un simple roman policier. Une fois entré dans le vif du sujet, je suis plongé dans la cohabitation difficile entre noirs et blancs dans le sud des Etats-Unis et l'ambiance musicale dont j'ai parlé, je suis le parcours de ceux qui ont la volonté de grimper dans la hiérarchie sociale, ceux qui défendent leurs idéaux au risque de faire chavirer leur vie de couple. Et puis, bien sûr, il y a l'enquête, truffée d'embûches et de surprises. le tout raconté de superbe manière par Attica Locke. Une très belle découverte pour moi.
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Comme quatrième lecture pour les éditions Folio, j'ai eu envie de donner sa chance à « Bluebird, Bluebird » par Attica Locke. J'aime les récits qui se passent dans les marais.

Ce livre relate une histoire compliquée. Darren Mathews est le Texas Ranger noir qui, est en charge de l'enquête sur la mort d'un avocat de couleur et d'une jeune femme blanche. Il comprend que l'affaire est délicate et qu'il doit travailler en commun avec le FBI, au moment où les corps sont retrouvés à proximité du bayou Attoyac. L'ambiance dans cette zone rurale fictive, est saisissante ! A Lark, deux restaurants se font face dans le même passage. le « Geneva Sweet », sert les personnes à la peau sombre et à moins de 500 mètres, le « Jeff's Juice House » est le lieu de rassemblement de la Fraternité Aryenne du Texas. Ce contexte teinté d'ostracisme forcéné, a crée une tension et un malaise chez moi. Toutefois, cette impression est tempérée par l'existence de communautés solidaires.

Darren est un personnage très attachant. Sa vie privée est proche de l'échec et il a un faible pour les boissons alcoolisées. Récemment, cet homme de nature discrète, a été mis sur la touche en attendant un procés, dans lequel, je le précise, son honneur n'est pas entaché. Ses idées ne sont pas préconçues malgré le fait qu'il évolue dans un milieu plus que raciste. Il va jusqu'au bout des choses. C'est ce qui fait de lui, un Ranger terriblement efficace !

Dans ce polar, dont le titre est une référence à un morceau musical de John Lee Hoquet, le protagoniste et le lecteur en voient des dures. L'auteure écrit sur la ségrégation raciale aux Etats-Unis. A la maniére d'un chanteur de Blues, elle exprime la tristesse et les déboires des personnages avec une grande finesse d'esprit. Elle fait preuve d'L ingéniosité, en nous prouvant que les apparences sont trompeuses et que le coupable n'est pas toujours celui qu'on croit. J'aime sa façon de nous montrer que le lecteur a peut-être tort, sur toute la ligne. La fin est à la hauteur du reste de ce roman explosif !
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16.07.2022 #66ème

Dans le cadre du Bureau des Lecteurs Folio Policier RTL 2022, deuxième lecture avec Attica LOCKE qui nous emmène au Texas début du XXIeme, c'est hier, où les clivages raciaux, le passé des plantations, les difficultés quotidiennes pour une personne de couleur sont encore bien ancrés….

Au décès de son très jeune père, Darren Mathews, a été recueilli par ses oncles jumeaux Clayton, professeur de Droit, et William, un des premiers Rangers noirs. Il a suivi quelques temps des études de droit, y a rencontré celle qui allait devenir son épouse Lisa, même si aujourd'hui leur couple bat de l'aile, mais suite à l'affaire « Jasper »s'est finalement orienté vers le métier de Ranger.

Momentanément «mis de côté » étant lié à une affaire criminelle où il avait apporté son aide à l'accusé quelques jours plus tôt, Darren est envoyé, non officiellement, à Lark petit hameau perdu dans le bayou. On vient d'y trouver successivement le corps apparement noyé d'un homme noir venant de Chicago puis le corps d'une jeune habitante du coin, blanche.

Que venait faire Michael Wright dans ce minuscule bar au bord de cette nationale, tenu depuis des décennies par Geneva ? Quel mystère entoure la mort de Missy, cette jeune maman serveuse d'un bar situé à 10km, où les fantômes du KKK règnent encore ?

« Bluebird bluebird » c'est aussi une histoire de musique, de groupes de musiciens et d'amour.

La tension est présente de bout en bout, entre ce que la loi autorise aujourd'hui et les us et coutumes, les amours, les jalousies et les mensonges, les non dits… Pas facile d'enquêter quand plusieurs histoires se mêlent, que les locaux n'ont pas confiance envers un Ranger étranger mais qui oeuvre pour trouver la(les) vérité(s), et, pour notre satisfaction, ira jusqu'aux dénouements….
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A l'occasion d'une flânerie à la recherche des prochains titres à découvrir je suis tombé sur ce roman d'Attica Locke.
J'avais envie de changer d'atmosphère et pour le coup je n'ai pas été déçu pour ça. Texas de l'est, la Louisiane est à quelques encablures, les bayous, les chemins de terre, les pick up et l'ambiance des états confédérés du sud.
L'air est poisseux, humide et oppressant à souhait, on sentirait presque les moustiques vous bourdonner près des oreilles.
Entre passés, histoires de familles et du terroir complexes. Conventions d'acceptation de non cohabitation entre noirs et blancs.. Des suprémacistes blancs en toile de fond.
Notre héro, un ranger du Texas aura bien du mal à mener à son terme son enquête ou comment assoir son autorité quand on est noir dans cette partie des Etats-Unis. Un récit qui tristement met en lumière des situations figées dans le temps et la complexe cohabitation encore de nos jours entre blancs et noirs. Ce roman bien que présentant quelques petites longueurs au milieu de l'histoire n'en est pas moins intéressant à lire et ne tombe pas dans les stéréotypes auxquels on pourrait s'attendre.
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Le Sud et son racisme systémique ou le meurtre de plusieurs noirs peut rester un léger souci tandis qu'une seule blanche déclenche une enquête.
Loin d'une histoire extraordinaire, c'est bien le quotidien d'une petite ville Texane qui est au coeur de cette affaire.
Un assassinat en entraînant un autre dans un silence opaque du côté de la famille de la victime et de l'intimidation du côté des blancs.
Mais, c'est plus que ça qui se joue, entre ces familles mêlées depuis la fin de l'esclavage, il y a des enfants illégitimes, des métis dont on tait l'origine et des ressentiments qui sont des histoires d'amour qui se nourrissent de la haine ancestrale.
C'est dans ces zones grises que l'autrice puise sa substance narrative.
Ce Sud qu'il ou il faut avoir poussé ses premiers cris pour le comprendre et vouloir y retourner ... pour parfois y mourir.
Une autrice que je vais suivre de très près.
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Ce livre est vraiment troublant! J'ai trouvé l'histoire un peu complique de par le nombre de personnages, il y a des moments où j'ai eu du mal a suivre quand on commence à apprendre plus sur leur histoire filiale. L'ambiance est vraiment bien décrite, et même si je ne connais pas du tout la place, c'était troublant et malaisant a certains moments.
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Je réagis facilement aux atmosphères. Attica Locke nous séduit avec rigueur et précision dans ce roman aux accents bluesy. Elle nous donne rendez-vous avec Darren Mathews, Rangers du Texas à la peau noire. Il s'agit du premier opus de cette série policière qui donne la parole à une frange de la population marginalisée. L'auteure ouvre le roman dans un décor de cimetière. Une vieille femme noire de soixante-neuf ans qui répond au prénom de Geneva se tient devant les tombes de son mari et son fils morts assassinés. Geneva est méfiante mais généreuse. Elle est fière, solide, rustique. Elle tient le Geneva Sweet's Sweets, un café-restaurant à l'entrée de Lark, bourgade de 178 habitants dans le comté de Shelby, où un jukebox diffuse du blues. Derrière, longe la forêt et le bayou Attoyac où sont découverts à quelques jours d'intervalles les corps sans vie de Michael Wright homme noir et de Missy Dale femme blanche. Darren Mathews est suspendu de l'unité des Rangers pour avoir fauté. Il est contacté par un ami du FBI suite à la découverte de deux cadavres retrouvés dans le bayou. C'est suspect.
Darren a été élevé par ses oncles paternels. Ses relations avec sa mère sont essentiellement d'ordre pécuniaire. Elle appelle lorsqu'elle est à sec. Son mariage est à l'agonie. Il saute donc sur l'occasion pour s'échapper de la tourmente et file sur la route 59 qui traverse le Texas. Son attirance pour les affaires d'homicides à caractère raciste le motive plus profondément depuis le meurtre de son oncle William en service. A Lark, il rencontre la faune locale, un enchevêtrement de liens familiaux entre noir et blanc. Il y a de la rancoeur entre les deux clans, des secrets et des squelettes dans le placard. Ses investigations le mènent jusqu'au café blanc à l'autre bout du village où il décampe à coups de fusil.
Il y a aussi Randie, la femme de Michaël Wright et qui ne laisse pas indifférent notre limier ; Keith Dale, le mari violent de Missy la seconde victime ; le shérif dont le comportement est pour le moins ambigu ; et en toile de fond la Fraternité Aryenne du Texas, un groupuscule raciste genre Ku Klux Klan.
C'est un polar bien ficelé où la psychologie des protagonistes est approfondie. le macrocosme et le microcosme sont intimement liés en un savant dosage. On éprouve de la sympathie. On sent la sueur et le graillon au rythme de la guitare bluesy.
J'ai a-do-ré.
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Bluebird est un roman poisseux, de ceux qui collent aux doigts. Pas poisseux de sucre, mais poisseux de sang, de haine, de racisme.

Au Texas, dans la petite ville de Lark, il y a une frontière entre les Blancs et les Noirs, une ligne de démarcation qu'il vaut mieux éviter de franchir, surtout si vous êtes Noir et que vous décidez d'aller dans le bar des Blancs à tendances nazies.

Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes…

Dans le bayou, on vient de retrouver successivement deux cadavres : celui d'un homme Noir en premier et ensuite celui d'une femme Blanche. le Ranger Darren Mathews trouve cela bizarre aussi, d'habitude, c'est le contraire.

Voilà un roman fort sombre qu'il vaut mieux commencer en ayant du temps devant soi, car il ne se lit pas d'une seule traite. L'ambiance est pesante, lourde, sombre et donne l'impression que l'on suffoque.

Nageant en eaux plus que troubles, Darren Mathews va avoir bien du mal à rassembler les indices (déjà qu'il ne sait pas vraiment s'il est viré dans Rangers ou pas) car les habitants ne se bousculeront pas au portillon pour l'aider dans son enquête et que personne ne semble sympathique, tout le monde dissimulant quelque chose.

Darren Mathews est un Ranger tenace, sorte de pitt-bull qui ne lâche pas sa piste, même s'il a trouvé un os qui semble prometteur. Englués dans les ennuis administratifs avec son boulot, pataugeant dans les soucis matrimoniaux, tenté de téter à la bouteille afin d'oublier ses emmerdes, il devra faire face avec de l'animosité des deux côtés et le fait que personne ne veuille entendre prononcer le fait que ce sont des crimes raciaux.

Il devra aussi se débrouiller pour ne pas se faire péter la gueule (ou pire) par les nazis nostalgiques de la Fraternité Aryenne du Texas, faire face à un shérif qui semble vouloir ménager plus la chèvre nazie plus que les choux afro-américains et faire péter les secrets que tout le monde tait.

Roman noir poisseux, il se lit lentement afin de bien s'imprégner des lieux, des histoires de chacun, de la peur qui règne à Lark, des secrets enfouis, de la ségrégation qui a toujours cours et des non-dits qui va falloir déterrer.

Une intrigue qui semble classique, mais qui ne l'est pas, un scénario qui semble banal au départ qui va se révéler bien plus riche qu'on ne le pense, des personnages bien campés, réalistes, profonds, qui se dévoileront au fur et à mesure de la lecture.

Des atmosphères pesantes, qui ne donnent pas envie de s'arrêter boire un verre de bourbon dans la ville de Lark, 178 habitants (comté de Shelby) tant la tension est à couper au couteau.

Le final est d'une grande subtilité, même s'il est vache, il est à applaudir tant il est retors et machiavélique.

Il ne m'aura manqué que l'attachement aux personnages et les émotions fortes que j'aurais aimé ressentir. Ce sera mon seul bémol.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dans les bayous du Texas de l'est, il y les blancs, les afro-américains, la musique, la haine et l'amour. Des petits villages frappés d'omerta parce que les convenances, l'histoire, les traditions, la peur dictent les façons de vivre, de survivre, d'aimer et d'haïr.
Dans un de ces petits villages, non disons plutôt un hameau, Lark, se rend un Ranger Texas -la force policière la plus respectée au pays- Darren Matthews, afin d'enquêter sur la mort d'un noir de Chicago retrouvé dans le bayou. Et dans la même semaine, on retrouve également le corps d'une fille blanche de Lark. Notre Ranger, Darren, spécialiste des crimes de haine et qui tente de pourchasser les Fraternités Aryennes, se fait presque imposer cette enquête par un de ses amis du FBI. Lui qui a déjà des soucis administratifs, lui qui a déjà des soucis matrimoniaux, lui qui a déjà des soucis d'alcool, devra tenter de résoudre ces meurtres . Une enquête qui ébranlera ses convictions. En se disant que la réalité n'est pas toujours celle que l'on croit , bien sûr. En faisant admettre que ces meurtres sont des crimes raciaux, ce que personne ne veut avouer mais qu'aussi , au Texas, le rôle déterminant de la race créait des liens familiaux imprévus. Que l'amour et la haine sont liés, toujours.
L'écriture d'Attica Locke nous fait sentir tout le long de cette lecture l'infinie violence de la question raciale. Bluebird, bluebird, c'est plusieurs histoires d'amour, certaines belles et lumineuses d'autres poisseuses, puantes vécues dans une ambiance lourde , étouffante, d'autant plus effroyable que contemporaine. Les Texans d'Attica Locke sont indéniablement, tristement empoisonnés par leur passé et cela nous donne un récit triste, mais brillant, élevé et prenant comme un air de blues...comme John Lee Hooker et son Bluebird.
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Darren Mathews, la petite quarantaine, est en bien mauvaise posture. Il est sur le point d'être destitué pour faute grave de son poste au sein de le prestigieuse « Texas Ranger Division ». Lorsqu'un ami du FBI le contacte pour enquêter sur un double meurtre commis à Lark dans le Texas du Sud, il fait fi de la sanction attendue et se rend sur place où deux cadavres l'attendent : Michael Wright de passage dans la région et Missy Dale, une fille du coin. Ils ont été assassinés. Dans ce bled paumé, deux bars, allégorie du séparatisme entre Noirs et Blancs, se mesurent : le Geneva's tenu une sexagénaire taiseuse et détentrice de secrets et le Jeff's Juice House, repaire de membres de la Fraternité Aryenne du Texas qui propose à ses futures recrues une réjouissante initiation consistant à « écorcher » un Noir....
Au-delà de l'intrigue policière, « Bluebird, bluebird » vaut surtout pour l'art de l'auteur de nous faire vivre l'ambiance des bars poisseux, des villes au milieu de nulle part, des paysages poussiéreux et de nous faire saisir les rancoeurs entre blancs et noirs, entre riches et pauvres. Avec, en écho, une bande-son où se mélangent la country des rednecks et le blues des anciens esclaves. le titre du roman fait par ailleurs référence à une chanson de John Lee Hooker.
Au milieu du chaos, le Ranger Darren Mathews symbolise toutes les contradictions qui agitent les Etats-Unis, particulièrement dans sa partie sud. Noir, il a été élevé par la famille de son père enrichie par l'exploitation de terres léguées par un ancien propriétaire d'esclaves. Il a fréquenté l'université mais a voulu s'engager chez les patrouilleurs comme William, son oncle préféré abattu lors d'une intervention. Parce qu'il pense qu'il est investi d'une mission et qu'il est obsédé par les crimes de haine racistes, qu'il ne faut jamais évoquer pour ne pas mettre le feu aux poudres, et par la quête de la vérité quelle qu'elle soit. Quitte à négliger le couple qu'il forme avec son épouse et à recourir à l'alcool pour surmonter les épreuves.
Tout en nuances, « Bluebird, bluebird » est le portrait réussi d'une Amérique toujours hantée par son histoire violente.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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