AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de NMTB


NMTB
09 décembre 2018
Thérapie est une comédie sur un auteur de sitcom à succès des années 1990. Riche, célèbre, une vie de famille sans souci apparent, en relative bonne santé, Lawrence Passmore a tout pour être heureux mais ne l'est pas. Pourquoi ? Mystère. Et comme il somatise un petit peu il entreprend toutes sortes de thérapies pour guérir de ses différents maux : aromathérapie, kinésithérapie, acupuncture, psychothérapie, et s'il est hostile aux thérapies chimiques il est à deux doigts d'essayer le valium. C'est un roman amusant dans lequel David Lodge se moque de toutes ces thérapies qui ne servent à rien, du monde du spectacle, et de ses personnages bien sûr. Lawrence Passmore devient vieux, chauve, bedonnant, un piteux anti-héros dépressif qui inspire d'abord une compassion teintée de mépris. Les autres personnages ont aussi leurs traits de caractère qui ne sont pas avantageux.
Le côté humoristique culmine dans la deuxième partie mais disparait presque ensuite. Toute la seconde moitié du roman est plus introspective. Lawrence Passmore va sortir de son état dépressif en se souvenant de son premier amour et en essayant de le revivre dans son innocence. Il faut préciser aussi que Lawrence Passmore fait la découverte de Kierkegaard durant cette année 1993, il le lit, le commente un peu et va même faire un pèlerinage à Copenhague pour marcher sur ses traces. Et c'est cette « thérapie existentielle » qui va finalement être la plus efficace. David Lodge a appliqué les théories de Kierkegaard à un homme de la fin du vingtième siècle. S'il n'atteint le « stade religieux » que par procuration, il n'empêche que la religion joue un grand rôle dans cette seconde partie. Son premier amour, Maureen, est en effet une pieuse catholique d'origine irlandaise, alors que Passmore est d'origine protestante et pas vraiment croyant. Il reproche pas mal de chose à l'église catholique, notamment l'indigente éducation sexuelle qu'elle donnait avant les années 1960 et toute sa rigide morale sur les divorces ou l'adultère. D'un autre côté, il est assez fasciné par certains aspects du catholicisme comme la confession.
Ce n'est pas du tout pédant comme roman mais il y a derrière une vraie et profonde lecture de Kierkegaard.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}