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Critique de Lprieur


1902. Jack London abandonne ses beaux habits pour se grimer en pauvre et arpenter le quartier de l'East End, véritable « machine à tuer » alors même que, selon ses dires, la Grande Bretagne traverse une période d'opulence. Il y a de quoi révolter !

Ainsi vêtu, comme il le dit lui-même, sa « vie n'a plus le même prix ». La société, matérialiste plutôt qu'humaniste, participe elle-même de l'exclusion des pauvres ; alors, à grands renforts d'anecdotes, mais aussi de chiffres et d'arguments, Jack London dénonce les conditions de vie et de travail des londoniens ; somme toute, la misère, cercle vicieux entretenu par l'absurdité des lois.

Il nous apparaît vite que vivre dans ce quartier est un véritable parcours du combattant dont l'issue n'est autre que la mort : l'hygiène et l'alimentation sont déplorables, l'espérance de vie moindre, la mortalité infantile élevée. Quelques pointes d'humour noir ou d'ironie, d'adresses aux lecteurs « reposés et bien nourris », viennent relever l'injustice de la situation ; quelques portraits bien dressés tels que celui de Frank Cavilla, ayant tué sa femme et ses enfants, émeuvent profondément.

On ne peut rester insensible lors d'une telle lecture qui nous rappelle qu'avant d'être pauvre, on est d'abord humain, et que c'est la pauvreté qui nous aliène.
Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec la situation actuelle des personnes à la rue qu'on refuse de voir dans l'espace public, qu'on repousse au moyen déshumanisé de pics hérissés, de bancs transformés en sièges afin qu'on ne s'y couche pas…

Une lecture éclairante sur l'Angleterre du XIXe siècle qui permettra de réfléchir à notre époque actuelle !
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