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Critique de ladesiderienne


Pour moi, il est évident que si je n'avais eu qu'à faire la critique de "L'appel de la forêt", on aurait frôlé le 5 étoiles mais pour découvrir la pépite, le chemin a été long... car dans ce livre de 442 pages, cette superbe histoire n'en représente qu'une petite centaine. Avant d'en arriver au meilleur, le lecteur a droit à une quinzaine de nouvelles dont le thème principal est la ruée vers l'or dans le Klondike à la fin du XIXe siècle. Jack London va passer presque un an dans cette région hostile du Grand Nord Canadien et à défaut d'y trouver la richesse dans l'or, cette aventure va être source d'inspiration pour son oeuvre littéraire.

J'ai avancé péniblement au début de cette lecture, picorant ça et là quelques chapitres car je ne suis pas une grande fan de nouvelles. Cela n'a évidemment rien à voir avec le talent de l'auteur car je reconnais que le dépaysement est total. J'ai eu l'impression d'être moi aussi transportée auprès d'un feu de camp, écoutant la voix d'un conteur, me défendant du froid enveloppée dans une peau d'ours. L'auteur traduit de façon admirable l'âpreté de cette nature à laquelle vont se heurter les rêves des pionniers. Mais à part l'histoire du chien "Bâtard" (mon éternelle sensibilité à la condition animale...), j'ai trouvé à ces nouvelles une certaine similitude.
Avec "L'appel de la forêt", je ne pouvais que tomber sous le charme de Buck, le chien qui après avoir connu les bonheurs et les affres de la civilisation décide de retourner à la vie sauvage. Élevé dans le confort dans l'entourage d'un riche propriétaire puis confronté par un coup du sort à la cruauté d'un monde qu'il ignorait, il va choisir de répondre à l'appel du sang de ses ancêtres qui coulent dans ses veines.

Jack London s'est évertué à démontrer que l'homme n'a pas le privilège du raisonnement. Dans l'épilogue intitulé "le chien, ce frère dit "inférieur"", il répond au Président Roosevelt et à M. John Burroughs qui l'avaient critiqué. Il démontre en prenant des exemples précis, qu'en plus de leurs instincts légendaires, les animaux et particulièrement les chiens possèdent des raisonnements rudimentaires étonnants, difficiles à reconnaitre à l'époque par le genre humain qui se dit supérieur.
"Restons humbles. Nous autres, humains, sommes tout près de l'animal. La parenté de race avec les autres animaux ne répugne pas plus à M. Burroughs que la théorie héliocentrique offusquait les évêques qui forcèrent Galilée à se rétracter. Ce n'est pas davantage l'évidence du fait acquis qui expliquent cette antipathie, mais l'orgueil du moi."

Une bien belle leçon qui mérite un 14/20.
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