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Critique de Ellane92


Bon, je crois que tout le monde connait l'histoire de Buck, le chien du juge Miller, qui coulait des jours heureux dans une belle propriété de Californie. Mais en ce temps-là, des hommes partaient par milliers dans le grand froid à la recherche de l'or, en poudre ou en paillettes. Et pour conduire leurs aventures, ils avaient besoin de chiens de traineau. Manuel, le jardinier des Miller, en est bien conscient, et vend Buck, qui quitte la douceur du climat californien pour les terres neigeuses et désertiques du grand nord américain.
Buck apprend sa nouvelle vie, à grands coups de bâton et l'estomac creux, au milieu d'hommes pas vraiment tendres, et dans une troupe de chiens, pas vraiment indulgents envers sa naïveté. Mais sous son pelage habitué à la caresse, la vraie nature de Buck ne va pas tarder à poindre.

L'appel de la forêt, c'est un livre que j'ai lu à 10 ans, et qui m'avait laissé un souvenir fabuleux. J'avoue avoir eu peur d'être déçue en reprenant cette lecture, mais c'était sans compter le talent de Jack London. On peut lire ce livre pour l'histoire, pour vivre et souffrir avec Buck, découvrir le plaisir grisant des grandes terres désertiques, se battre pour atteindre la position de mâle dominant, se confronter à des hommes aussi bêtes que frustres, quand ils ne sont pas simplement méchants et cruels, s'épanouir dans le regard du "Maitre", celui à qui l'on dédie sa vie quand on le trouve, et écouter le bruissement de la forêt, qui porte les secrets et les mystères de la nature de Buck. Et, et c'est là à mon sens un des grands points forts de l'oeuvre, on ne tombe jamais dans l'anthropomorphisme !
On peut aussi apprécier cette ode au grand nord, cette admiration sous-jacente pour ceux qui tentent d'apprivoiser un univers encore sauvage. Au-delà des mauvais traitements cruels que narre London, on sent bien que la vie dans ce grand nord est rude, qu'elle nécessite des lois dures, mais pas forcément exemptes de justice. La synergie chiens-hommes est indispensable pour parcourir les territoires désolés et humaniser ces grands espaces.
Enfin, et forcément, c'est mon cas, on peut être sensible à la transformation du chien du juge en loup. J'ai toujours aimé les histoires de "Loups", celles qui font peur aux petits enfants. Et dans la plupart de ces histoires, le loup se cache dans la forêt, et l'on n'entend que le bruit de sa présence, et parfois, quand le temps est venu, son appel… Je ne peux donc être que charmée par cet Appel de la forêt, dans lequel London réussit le tour de force de faire d'un chien, qui a un comportement de chien, qui agit comme un chien, un héros universel : grattons le pelage bien brossé du chien de compagnie, et nous trouverons, au fur et à mesure que tombent les diverses couches posées par la civilisation, ce qu'il y avait au départ, à l'origine : le loup !
Un livre parle, nourrit son lecteur, qui en fonction de ses expériences, de ses préoccupations, de ses affinités, y prendra ce qui lui sera le plus utile. Mais quoi que l'on prenne dans L'appel de la forêt, on pourra toujours apprécier l'écriture fluide et rude d'un grand écrivain !
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