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Critique de Allantvers


Ouvrir un Jack London, c'est à chaque fois l'étonnement renouvelé de découvrir sous un nouvel éclairage cet écrivain hors du commun, cet "homme total" aux cent vies et mille facettes, aventurier et lettré, dominant ancré aux côtés des dominés, fin de plume et lourd d'expériences de frustrations comme de libertés.

C'est encore le cas avec ce "Loup des mers", à la fois confrontation magistrale de la force morale et de la force brute, roman d'aventures agité de rixes et de tempêtes, chemin initiatique d'éducation à la vraie vie, ce "Réel" tel que le conçoit Jack London, qui s'offre même le luxe de développer une histoire d'amour qui fait sens.

Où est-il, Jack London, dans le "Loup des mers"?
Du côté de Loup Larsen, Hercule terrifiant d'intelligence et de brutalité, pour qui la vie n'est qu'un ferment, et un homme qu'une vermine parmi des millions d'autres dont la vie n'a d'autre valeur que celle que lui-même se donne?
Du côté de van Weyden, fin lettré riche de son seul esprit et fort de la supériorité de l'âme et de la morale?
Perché en haut du mât à jouir du grand vent, enchâssé à la proue du bateau à se nourrir d'embruns, ou pendu aux drisses à contempler en spectateur éclairé cette lutte acharnée entre deux contraires?

Une question que je n'ai pas pu trancher à la lecture de ce récit fort et trépident, refermé avec toutefois une légère frustration de n'avoir pas assisté à plus de joutes verbales entre Larsen, van Weyden et Maud Brewster, tant les quelques scènes d'échanges virilement philosophiques, véritables passes d'armes qui émaillent le livre sont riches de questionnements et d'enseignements.

Jack London n'est peut-être pas le plus grand des écrivains, mais c'est décidément un bonhomme que j'adore.
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