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Critique de Luniver


Hannibal-Ideloy Bwakamabé Na Sakkadé a pris le pouvoir à la faveur d'un coup d'État. L'ancien dictateur a été chassé, et le pays peut désormais entrer d'un pas confiant dans l'avenir, fait de démocratie et de modernité, tout en préservant les marqueurs forts de l'identité africaine.

Bien sûr, le nouveau président pratique quelques purges dans les autres ethnies (tous des lâches, des vendus et des intriguants) et confie les rênes du pouvoir aux membres de la sienne (qui le servent d'autant plus énergiquement qu'ils ont bien conscience qu'ils seront sur la liste de la prochaine purge si leur poulain venait à perdre le pouvoir) : il faut bien repartir sur des bases saines.

Petit à petit cependant, des rumeurs diffamatoires commencent à circuler : le nouveau président ne serait pas mieux que l'ancien, il se servirait dans la caisse de l'État pour ses dépenses personnelles, son orgueil démesuré le pousserait à éliminer la moindre trace de critique (voire même de louanges pas assez appuyées), ce ne serait qu'un guignol prêt à tout pour obtenir une marque de faveur de la part de la France,… Ulcéré par ses calomnies, le président lance bien quelques purges supplémentaires, mais malgré tout, les rumeurs reviennent inlassablement.

Comme beaucoup d'auteurs africains que j'ai eu l'occasion de découvrir, Henri Lopes dénonce ce perpétuel renouvellement de chefs de guerre qui deviennent présidents, mais ne parviennent jamais qu'à vendre les rêves de leur peuple pour enrichir leurs proches, en s'agrippant au pouvoir jusqu'à la mort. le choix du protagoniste principal, arrivé dans l'entourage proche du président sans vraiment le vouloir, permet d'avoir à la fois un oeil sur les coulisses du pouvoir et une oreille dans la vie quotidienne du peuple, dont la langue est agréablement retranscrite. Si j'ai globalement apprécié le livre, il y a aussi une certaine lassitude à lire toujours les mêmes thématiques dans les oeuvres africaines.
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