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Critique de Philios


Le docteur Ferens et son épouse sont ravis de pouvoir s'installer dans ce si joli petit village du nord du Devonshire. A proximité de leur manoir s'élève un hospice pour enfants, d'allure assez sinistre, dirigé impeccablement par « Sister Monica », que Mme Ferens juge d'emblée antipathique… mais que chacun au village s'accorde à considérer comme merveilleuse. Quelques mois après l'arrivée du couple, le corps de la « sainte » est découvert dans le bief du moulin… Qui était véritablement Sister Monica ? L'accident ne serait-il pas un meurtre ? Après avoir épuisé la totalité des oeuvres d'Agatha Christie, je souhaitais prolonger l'ambiance de ses "detective novels". Jusque-là certains de ceux de Patricia Wentworth ou de Ngaio Marsh avaient rempli cet office. Mais qui d'autre ? J'ai alors découvert E. C. R. Lorac. Dès les premières lignes de ce roman, j'ai goûté le style - classique - de l'auteure, une finesse d'observation, des personnages originaux, des traits d'humour et, bien sûr, ce décor d'une Angleterre qu'on souhaiterait intemporelle, avec son château, son église, son presbytère, son auberge, un manoir, un moulin… les noms pittoresques des localités et lieux-dits, et ses habitants, dans l'ensemble avenants, mais dont on sait qu'ils ne livrent pas tout aux étrangers, à ceux qui sont vécus comme « hors du groupe ». Dans un style classique donc (c'est ce qui sans doute me rapproche le plus des romans d'Agatha Christie et que j'apprécie le plus), parmi des personnages très bien brossés, certains émouvants, et avec humour, nous sommes entraînés de la première à la dernière page dans une longue enquête centrée autour du personnage de Sister Monica. C'est aussi le point faible du livre : contrairement à Agatha Christie qui pimente ses enquêtes d'événements, rebondissements, et également par d'autres meurtres, E. C. R. Lorac développe la sienne, et uniquement celle-ci, du début à la fin. Malgré tout, jamais l'ennui ne s'insinue au cours de la lecture - car cette reine du crime sait habilement éviter toute longueur qui laisserait divaguer l'attention du lecteur - et on lit avec plaisir une auteure qui semble désormais totalement ignorée en France. E. C. R. Lorac fut pourtant une représentante incroyablement prolifique de l'Age d'or de la Classic British Crime Fiction, et la « British Library » a récemment inclus plusieurs de ses romans (dont celui-ci) parmi ses "Crime Classics ». C'est grâce à un livre d'occasion du « Club des Masques », édité en 1960, que j'ai pu la découvrir.
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