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Critique de PhilippeCastellain


Denis me le faisait remarquer il y a peu, j'aime souvent commencer une critique en parlant de l'auteur. Mais certaines fois, je préfère l'oublier, voir en faire carrément abstraction. Ais-je envie de me pourrir une aussi jolie histoire qu''aziyadé' avec les descriptions de vieux monsieur fardé comme une cocotte dont parlent ses contemporains ? du Pierre Loti-Viaux (prononcer « Lotiveau ») un peu à l'ouest et vivant dans un fatras de pacotille invraisemblable dont me parlait ma grand-mère ? Non.

Donc, contentons-nous de le suivre dans ce roman, le tout premier qu'il ait écrit, celui où il prit comme nom de plume ce surnom de Loti que lui avait donné la reine Pomaré de Tahiti, pour remplacer le prosaïque et peu esthétique Viaud. Il fait peu d'efforts pour en cacher le caractère autobiographique – son héros est un jeune officier de marine, mais anglais. Impossible de le reconnaître dans une telle description ! Son escadre mouille à Constantinople, argument dans les négociations complexes que se livrent les grandes puissances autours du démantèlement de l'empire ottoman.

Notre Loti tombe amoureux de la ville, de ce monde et de ces modes de vies à mille lieux de tout ce qu'il connaît. Un jour, son regard croise une douce paire d'yeux noirs, cachée derrière les épais volets du sérail d'un riche ottoman… La romance qui suit est toute simple et charmante. Par goût, le jeune Loti adopte le costume et le mode de vie turc, loue une petite maison dans un quartier ancien de Constantinople. Là sa belle vient le rejoindre la nuit, incognito. Mais le bateau devra bien repartir un jour...

Grâce à Loti, nous faisons connaissance avec la Turquie d'avant Atatürk, dont la version d'aujourd'hui n'est qu'un pâle reflet – pour le meilleur comme pour le pire.
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