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Critique de frandj


L'histoire, largement autobiographique, est bien connue: en 1885, lors d'une escale à Nagasaki, un jeune officier de la marine française épouse une jeune Japonaise, Madame Chrysanthème. Cette pratique du mariage temporaire - arrangé par des entremetteurs - était alors courante. Pour P. Loti, l'écriture de ce roman est l'occasion de donner ses impressions sur ce pays qui venait juste de s'ouvrir aux étrangers, après des siècles de fermeture. Avec une apparence de spontanéité, il évoque tout ce qu'il a vu: les paysages, les gens, les habitudes de vie, les coutumes, etc... Mais, quand son navire doit repartir, le marin quitte le Japon avec l'esprit léger, son mariage éphémère devenant aussitôt caduc.

J'ai lu deux fois ce livre. Lors de ma première lecture, la description par un témoin oculaire du pays et de sa culture au XIXème siècle (donc avant que l'influence occidentale ne commence à y jouer un rôle) m'avait captivé. Pour un Français arrivant sans préjugés dans le lointain Japon, tout était alors nouveau, surprenant, exotique au plus haut point. Le roman nous fait assister à ce choc des cultures. L'écrivain nous fait part de la beauté des paysages, de l'étonnant mode de vie des habitants, de la dureté de la vie quotidienne, qu'il a observés à Nagasaki, Même si le héros se présente comme un dandy insouciant et non comme un reporter sérieux, son témoignage m'avait paru inestimable.

Plus tard, quand j'ai lu ce livre une seconde fois, mon opinion a été beaucoup moins favorable. D'abord, P. Loti reste à la surface des choses vues, il ne cherche pas à approfondir et à s'interroger, il n'hésite pas à donner successivement des avis contradictoires sur des sujets importants - comme si tout ça n'avait pas vraiment d'importance. Ensuite, l'ouverture d'esprit du jeune héros et sa curiosité me semblent très limitées; sa critique de la société japonaise, virulente sous des apparences de légèreté, semble être le reflet de son abusif "complexe de supériorité" d'Occidental. Son mépris pour Mme Chrysanthème, poupée qu'on utilise puis qu'on renvoie sans regrets, n'est pas plaisant.
Je suis resté donc sur ma faim, frustré par le manque de sérieux (assumé volontairement) et par l'irresponsabilité de P. Loti face à un "sujet en or".
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