AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de umezzu


Jérôme Loubry s'est constitué un lectorat de fidèles, le dernier roman paru de cet auteur devait donc mériter le détour. Qu'en est-il ?

La trame est assez simple : Damien revient pour l'enterrement de son père dans le bourg où il a grandi, un petit port de pêche, définitivement associé dans ses souvenirs à de bons moments passés avec son copain Gustave, et surtout à son amour d'adolescent, Oriane. Un trio soudé.
Pourtant, depuis qu'il en est parti pour suivre sa mère à la ville, tout à changé, et il n'y revient qu'à contre-coeur. Gustave est mort… tué par le père de Damien, pêcheur de la coopérative locale. Une mort sans intention de la donner. Depuis, ce dernier a été incarcéré, puis est ressorti de prison pour vivoter dans son modeste bungalow, dans un port désormais à l'abandon, où tout le monde ne le voyait plus que comme l'assassin d'un gosse.

Damien partage cette vision. Il se rappelle un père colérique, les disputes avec sa mère, leur départ à la ville. Autant dire qu'à l'annonce de sa mort, Damien assiste à l'enterrement avec la boule au ventre et un rejet renouvelé de ce paternel.

Pourtant petit à petit, au fil des révélations de Franck, un ancien copain de son père, marin devenu policier, et en recroisant ses anciennes relations, Damien sent confusément que son père l'aimait sans doute bien plus qu'il ne le pensait et que les aveux de son père manquaient peut-être de spontanéité.

Rapidement, le lecteur est plongé dans une intrigue plus psychologique que vraiment policière. le contexte marin, la rude vie des pêcheurs, l'angoisse face à ce que peut signifier une mauvaise pêche, les histoires de gamins, de romance idyllique et d'amitiés éternelles, et l'hostilité des habituels harceleurs, jouant de leur force à défaut d'avoir un gramme de jugeote, constituent l'ossature du livre. C'est à la fois la force du récit et sa faiblesse, quand l'auteur multiplie les détours, joue avec des personnages et concrètement avance peu dans son intrigue.

Le final se voudrait hitchcockien, je ne l'ai trouvé que tiré par les cheveux, ce qui du coup affecte grandement le ressenti général du livre. Pas certain que lise un autre opus de Jérôme Loubry.
Commenter  J’apprécie          322



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}