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Critique de Fanfan-Do


L'univers de Lovecraft a ceci de magique qu'il me ramène à chaque fois dans mon enfance, lorsque je lisais les livres que je trouvais dans la maison, des romans de science science-fiction hors d'âge, lus depuis longtemps par mon père et mon frère aîné.
J'aime ce côté désuet qui a pour moi le goût de la fin de l'enfance, du début de l'adolescence.

C'est drôle de se rendre compte qu'au moment où se situe l'action, on n'en était encore qu'à la théorie, mise en doute, de la dérive des continents avancée par Wegener, et que Pluton venait tout juste d'être découvert.

L'écriture est quasi-exclusivement narrative, mais ça je m'y attendais, c'est visiblement le style Lovecraft.
Hélas ce n'est pas ce que je préfère. Néanmoins les descriptions sont totalement féeriques et envoûtantes, et prometteuses aussi d'une terreur à venir :
"Les montagnes lointaines flottaient dans le ciel comme des villes ensorcelées et tout ce monde blanc se dissolvait en l'or, l'argent et l'écarlate d'un pays de rêves dunsaniens prometteur d'aventures, sous la magie des rayons obliques du soleil de minuit." (page 15)

Évidemment le dictionnaire à portée de main est indispensable quand on lit Lovecraft, à moins d'avoir une culture colossale et universelle !

J'aurais bien aimé des renvois en bas de page, car les distances et les hauteurs sont exprimées en milles et en pieds et il m'a fallu aller chercher à quoi cela correspondait pour me faire une idée du gigantisme des descriptions et ça m'a sortie de l'ambiance à chaque fois.

On avance avec l'équipe de scientifiques dans ces paysages glacés où on se demande comment il peut y avoir une vie quelconque, et pourtant la peur et l'angoisse sont là.
Malheureusement, rapidement l'auteur m'a perdue dans trop de détails, notamment concernant les restes de créatures trouvées. Tel un journal de bord, il consigne tout dans le détail. Les dimensions (en pouces bien sûr) de chaque élément trouvé sont précisées jusqu'à la lassitude, la mienne en tout cas. Par moments j'ai eu l'impression de lire un manuel scolaire de sciences naturelles ou de biologie.
Lovecraft va même jusqu'à préciser la longitude et la latitude : "Elles s'étendaient, semblait-il, de 77° de latitude, 70° de longitude est jusqu'à 70° de latitude, 100° de longitude est [...]". (Page 84)
Oups je suis complètement larguée !..
Mon intérêt, au fil de l'histoire, a suivi une courbe sinusoïdale à cause de trop de détails totalement rébarbatifs à mon goût et inutiles à la non-initiée que je suis.

L'écriture est belle et même foisonnante, mais Lovecraft n'est décidément pas pour moi. Je passe complètement à côté sitôt passé le début qui a pour moi des réminiscences de l'adolescence.
Les terreurs à venir dont je parlais au début on rapidement été dissipées dans un trop-plein de descriptions.
Rien dans ce roman ne m'a inspiré les sentiments que l'auteur aime qualifier par des termes récurrents tels que horreur, répugnance, effroyable, odieuse, détestable.

En tout cas Veni, vidi, vici mais à quel prix ! Rarement 123 pages m'ont parues aussi longues.
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