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Citations sur Le mystère Simonetta selon Botticelli (6)

Autre chose, maître. La ligne. Cette ligne omniprésente qui cerne toutes vos figures. « Nullus dies sine linea», pas un jour sans une ligne, bien sûr ! Cet aphorisme, prêté au peintre Apelle de Cos et rapporté par Pline, pourrait être le vôtre. On vous compare à Apelle, on dit de vous « le nouvel Apelle», celui qui maîtrise la ligne et la couleur, à l'égal des Antiques, Et, comme lui, bien que l'on ne connaisse aucune peinture de lui autrement que par des récits, vous avez peint la Vénus Anadyomène et la Calomnie. Voici donc votre source directe d'inspiration. Apelle avait Alexandre le Grand comme mécène ; vous avez eu Lorenzo il Magnifico. Un continuum ? Une Renaissance ?
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Maître, j’ai fait ce matin une extraordinaire découverte.

Depuis trois mois, je suis propriétaire d’une maison dans les collines de Lucques. C’est une maison de votre siècle, du Quattrocento, simple et massive, dont la loggia à colonnes ouvre sur un champ d’oliviers. Avant d’avoir la chance de l’acheter, j’ai rôdé autour d’elle durant des années. Je l’ai dessinée, peinte et longtemps caressée en rêve. L’ancien propriétaire est décédé. Sa fille me l’a vendue en insistant sur le fait que les meubles et objets ne pouvaient être débarrassés. C’était à prendre ou à laisser. J’ai pris le tout, passionnément.

Ce matin, donc, j’entreprends l’exploration de l’entresol rempli comme l’entrepôt d’un brocanteur. Dans un angle : une armoire ; dans l’armoire : des étagères poussiéreuses ; sur une étagère remplie : de vieux livres et un carton à dessin. Je saisis le carton et l’expose dans la lumière du jardin.

Sous la couche de poussière, je lis sur le plat l’inscription manuscrite « sans par », curieuse formulation en français dans un lieu si éloigné du pays de Montaigne ! Je trouve à l’intérieur une dizaine de photographies en couleurs, toutes de peintures montrant un visage de femme. Ce sont des détails agrandis, un peu flous, et qui semblent être des portraits de la même personne, une très jolie jeune femme. Je reconnais immédiatement celui de votre Vénus, si connue et tellement galvaudée. L’agrandissement n’est cependant pas celui du tableau des Offices – c’est là qu’il est installé depuis plus de deux siècles – : le visage au regard perdu et triste est bien le même mais il est peint sur un fond noir. Il s’agit d’une copie, plutôt fidèle ; sans doute d’un de vos admirateurs ou d’un de vos assistants.

Ma curiosité monte d’un cran quand je découvre, au milieu des photographies, un dessin enveloppé dans du papier de soie. Il mesure environ vingt-cinq centimètres sur vingt ; il est de fort grammage, de couleur crème-bistre et présente quelques taches de moisissure. Le dessin est exécuté à la plume et à l’encre brune. Il comporte des rehauts de craie blanche et il est carroyé, signe qu’il était destiné à un agrandissement, en vue d’une peinture. La figure féminine est représentée en pied, en contrapposto, déhanchée mais légèrement, le bras droit ouvert semblant porter une couronne, le gauche en appui le long du corps et deux doigts tenant les plis du voilage de la robe. L’habit est si fin qu’il révèle parfaitement le corps de la belle. Les seins sont soutenus par un fin laçage tel qu’il se pratiquait de votre temps – nous l’appelons aujourd’hui Renaissance. Le visage est flouté car l’artiste l’a esquissé dans deux inclinaisons différentes. On voit bien cependant que c’est celui d’une belle jeune femme élégante, à la chevelure ondoyante.

(INCIPIT)
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Ce retour aux sources de l'Antiquité, de ses textes, de son art et de son architecture était bien davantage qu'une mode, La recherche d'une beauté idéale - ou bien était-ce un idéal de beauté ? - représentait un nouvel art de vivre. Je pressens qu'il était aussi une manière d'échapper au quotidien, à l'incertitude du lendemain que répète à l'envi le Magnifique quand il écrit : « Tout est éphémère et fugace, tant la Fortune en ce monde est inconstante : seule demeure et dure toujours la Mort, » Plus loin, le même a fait de l'adage « le temps revient » sa devise, inscrite sur sa bannière.
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Les Offices, le même jour.
La Naissance de Vénus.

J'ai devant moi cette peinture immense de 2,03 mètres par 3,14 mètres, installée depuis 1815 aux Offices, probablement sa dernière demeure. C'est un "rectangle d'or", d'un rapport de 7 par 11. Le cadre est d'importance, doré à la feuille ; il apporte une lumière précieuse au sujet.

Je vois la déesse Vénus nue, au centre du tableau, debout sur une grande coquille qui flotte sur la mer aux abords du rivage. Sur la gauche, dans le ciel, sont représentés les Vents : un homme et une femme ailés qui soufflent une pluie de roses. A droite, sur la terre ferme composée d'une rive enherbée et d'un petit bois ombreux, une jeune femme en robe fleurie - j'ai appris qu'il s'agissait d'une Heure ou d'une Grâce - s'avance vers la déesse, pour l'accueillir et la vêtir, en déployant un ample manteau constellé de petits bouquets.
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J'attends l'heure d'ouverture des galeries sur la place de Santa Maria Novella devant un capuccino, en égrenant mentalement la liste de tous les artistes qui, comme moi, ont admiré la façade de marbres vert et blanc dessinée par Leon Battista Alberti : Uccello, Masaccio, Masolino, Brunelleschi, Botticelli, Leonardo, Michelangelo… c'est un vertige.
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… la "sans par" ou la "Sans pareille" était le surnom donné par les Florentins à Simonetta Carraneo Vespucci. Cette femme, d'une beauté à nulle autre pareille, la bella Simonetta, avait subjugué Florence en entrant à la cour des Médicis. Plusieurs grands artistes l'avaient prise comme modèle, dont Botticelli.
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