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Critique de gabrielleviszs


Je voudrais remercier Jessica Lumbroso, l'auteure de ce livre, qui n'est pas encore paru, mais qui, d'après ce que j'ai pu comprendre est en bonne voie, de m'avoir permis de lire cet oeuvre et d'avoir mis également ma touche en tant que béta. J'ai mis du temps avant de pouvoir écrire quelque chose dessus, tout simplement parce que l'histoire m'a bouleversé totalement à la première lecture. Lorsque j'ai refermé la dernière page, je ne me sentais pas capable d'écrire le moindre mot sur ce livre, tant j'en avais les larmes aux yeux. Des larmes de tristesse, de joie mélangé. J'ai donc attendu une semaine pour le relire, plus posément, histoire de mettre donc ma petite couleur rouge dessus, ce qui n'était pas énorme au vu de ce qui était si bien écrit. Une fois fait, j'ai relu mes notes, courtes, certes, mais je n'ai pu m'empêcher de le relire une troisième fois et une quatrième et sincèrement, j'ai arrêté de compter, parce qu'il y à une chose de sur : l'émotion est toujours présente, même après un nombre inconsidéré de lecture, même en sachant ce qui allait se passer. Il est clair que ‘le temps d'un hiver' à laissé une trace en moi, je ne peux pas le nier et je n'ai pas envie de le nier tout simplement parce que dans cette histoire tout le monde peut se retrouver à un moment ou un autre et que mes propres souvenirs sont remontés à la surface à chaque fois que je tenais ce livre entre mes mains. Je dis bien tenir, car, je l'ai sorti sur papier afin de pouvoir le lire plus facilement.

Jen pour les intimes, ou Jenna pour les autres, voire Jenny parfois, est une jeune femme de 26 ans, qui retourne chez ses parents, seule, ou presque. Son ventre bien arrondi démontre la présence d'un petit bout qui risque de bientôt pointer le bout de son nez. A peine arrivée chez elle, les souvenirs affluent, le fait de retrouver sa chambre intact, après huit ans d'absence sans donner de nouvelles à sa famille, voir les photographies en l'état, l'odeur même l'imprégnant, Jen va revoir dans ces dix dernières années défiler devant ces yeux, tandis qu'elle continuera d'avancer vers un futur incertain. La crainte de revoir sa famille qui ne faisait que la brimer pour des choses futiles, ne la croyant pas une seule seconde lorsqu'elle disait la vérité... Les souvenirs de Jen ne sont pas forcément idylliques, bien au contraire, nous découvrons une mère autoritaire, ne montrant pas de sentiments, juste de la froideur, n'écoutant pas les besoins que pourraient avoir sa fille, puisqu'elle n'est rien d'autre à ces yeux qu'une enfant qui doit faire ce qu'on lui dit et se taire. Et un père transparent n'osant affronter le caractère de son épouse, préférant rester dans le silence plutôt que de créer des conflits. Ce n'est pas une écriture en continuité, commençant à l'anniversaire des dix-huit ans de l'héroïne, jusqu'à nos jours et même après, il y à une alternance entre ce qu'elle vit actuellement, à ses souvenirs. Et cette alternance est fluide, sans à-coups, un échange qui se fait naturellement, entre ces moments de lucidité où elle vit et le fait de replonger dans ce passé qui la maintient dans un état de profonde torpeur.

Nous faisons connaissance avec les amis de la jeune femme, à cette époque qui formait un groupe soudé : Lisa, Jeff, Max, Baba, Chris et Alec. Elisabeth, de son surnom Lisa ou Liz est une très bonne amie, des parents aimants qui n'hésitent pas à prendre en charge Jen lorsque les siens partent en voyage sans elle histoire de ne pas fêter noël en famille. Elisabeth est le contraire de Jenna, plus ouverte au monde, elles s'entendent très bien, ayant pour passion commune la musique, tout comme avec Jeff, Max, Chris, Baba et Alec. Ce dernier est le meilleur ami de la jeune femme, ils se connaissent depuis toujours ou presque. Depuis leurs six et quatre ans respectifs, ils ne se quittent plus, ayant crée entre eux deux une très belle bulle de protection. Lorsqu'elle à besoin de lui, il est présent, à n'importe quel moment de la nuit comme du jour et l'inverse est exacte. Alec est le meilleur ami que tout le monde rêve, pouvoir poser sa tête sur une épaule confiante, savoir être écouté et recevoir en retour, pouvoir être protégé de tout et de tous. Ils sont amis depuis si longtemps que chacun des gestes pourraient être comparés à ceux d'un vieux couple, étant toujours attentif à l'autre, à ses besoins, sachant se compléter parfaitement. En quelques mots, personne ne pourrait probablement jamais s'interposer dans cette amitié, mais et il y à toujours un mais, un événement va se produire.

Il s'agit de l'arrivée d'un couple d'amis américains des parents d'Elisabeth qui viennent passer quelques jours de vacances chez eux, leurs deux fils, Connor et Ryan dans les bagages. Deux adolescents totalement différents, tant le premier est ouvert aux autres ayant la conversation facile, que le second plus taciturne, sur la réserve, torturé émotionnellement par un passé difficile à digérer, analysant le tout avant de se jeter dans la gueule du lion, enfin, il s'agit de son point de vue, car qui peut dire qu'un groupe d'ami est un piège ? Une attirance inexplicable en quelques heures va se produire entre Ryan et Jen sans que l'un des deux ne puissent y faire quelque chose, les mettant à terre l'un comme l'autre. L'attirance, le rejet, la répulsion, les premiers émois, l'un comme l'autre à envie de détester celui ou celle qui le met ainsi, ouvrant une faille qui n'aurait pas dû se produire, éparpillant ainsi les émotions de ces deux personnes, mais également de leur entourage. Énormément de questions se posent, comment Jen va-t'elle pouvoir concilier son avenir dirigé par sa mère alors que l'amour semble frapper à sa porte ? Comment gérer une situation ou près de 10 000 kilomètres les séparent ? Et surtout comment gérer les amis et plus particulièrement Alec, dans ce cas ?

La peur de se perdre, la peur de les perdre et de ne pas savoir qui nous sommes, la peur de rester seule, mais à deux, comment faire lorsque quelqu'un vous à toujours dicté votre conduite ? Les épreuves sont lourdes à porter pour Jen, Alec, Ryan, Lisa, Connor et tous les autres. Que faire lorsque le monde autour de vous va bien, mais que vous-même ne trouvez pas la force pour garder la tête hors de l'eau parce que vous allez mal et restez dans le silence ? La musique adoucit les moeurs, mais comment faire lorsqu'elle ne peut plus être présente dans votre vie ? Plus je tournais les pages et plus l'envie de pleurer me prenait, des traitresses laissant des traces sur mes joues, surtout lorsque vous lisez les paroles des musiques que l'auteure à choisi pour mettre plus de force dans ces mots qui forment l'histoire. Prendre aux tripes, c'est cette sensation que j'ai eut en le lisant, tomber dans une spirale infernale de sentiments : la joie de se découvrir amoureux, la peur de l'être, l'envie, le désir, la jalousie, la colère, la tristesse infinie, le désespoir, allant jusqu'à l'envie de mourir et enfin le pardon. Et ce passage où Jen s'en veut terriblement de ne pas être présente, à un moment fatidique, à ce moment où elle prenait enfin un peu de bon temps après tous ces événements… Je n'en suis pas ressortie indemne, mes propres souvenirs sont revenus à la surface, balayant tout ce que je croyais. Certains diront que ce n'est qu'un livre, juste du papier et qu'il ne faut pas se laisser aller ainsi ! Pour ma part, j'ai eut l'impression de suivre un film, un de ceux dont on connait inéluctablement la fin et pourtant on le regarde sous toutes les coutures, espérant qu'enfin le bonheur va arriver d'une manière ou d'une autre tant les descriptions sont au plus juste, tant on à envie de voir un sourire s'éclairer entre ces pages Je pouvais visualiser les maisons, les rues, les visages, les attitudes, la façon dont les regards étaient apportés… J'ai pu ressentir les émotions de chacun au même moment qu'eux.

J'ai aimé la façon dont Jenna voit les choses, elle n'est ni faible, ni forte, elle subit, tombe pour se relever en douceur, essayant de se construire comme elle peut, avec l'aide qu'elle à sans la vouloir. Son avancé est graduelle, usant de mots qui pointent justement ses états d'âmes, la perte de son coeur brisé, l'espoir qu'elle entrevoit enfin pour arriver à toucher du doigt et prendre en main un destin qu'elle n'avait pas eut le droit d'avoir plus jeune. Les souvenirs sont ce qu'il y à de plus douloureux, oublier n'est pas facile, oublier ne résout pas tout, il faut savoir se surpasser, aller au-dessus et surtout laisser du temps pour combler les manques. Ces manques d'amour que l'héroïne à du mal à combler malgré tout, la méfiance envers ceux qui l'approchent de trop près. L'auteure nous montre les multiples facettes d'un personnage qui le rend humain, avec ses doutes, ses craintes et ses joies, un personnage qui peut être n'importe qui d'entre nous. Comme je l'ai dit au tout début, chacun peut se voir en Jenna, mais également en Ryan, en Elisabeth, en Alec… Parce que la vie est faite ainsi, de hauts et de bas, de joies et de peines, de combats pour survivre, tenir bon et de moments où nous aurions envie de tout plaquer. le courage est une force entre ces lignes, le courage de décider d'avoir le choix, de s'en sortir, d'avancer, de dire non, de pouvoir grandir à son rythme et d'accepter cette partie de nous qui n'était pas prête à la perte d'un être cher.

Comme vous pouvez le voir dans la liste des livres que je lis habituellement, il s'agit de fantastique, très peu de ce type de littérature, et il est rare que je fasse un tel éloge pour un livre différent, mais celui-ci, ‘le temps d'un hiver' est un bijou de littérature, poignant, émouvant, vrai, que je ne peut que recommander à lire, à relire, à garder près de soi comme un bien précieux. Aimer ne suffit pas toujours, aimer n'est pas qu'un mot à jeter à la figure de l'autre, les gestes sont importants, bien plus que cette simple phrase qui peut être prononcée sans conviction. Mais l'entendre est un soulagement pour l'autre, parce qu'il résume tout, parce que le dire, c'est s'investir, c'est avoir confiance en soi et en l'autre, avoir confiance en un avenir commun. Une très belle épreuve de vie qui nous ait donné par la lecture de ce roman dont la plume légère et fluide de l'auteure ne nous laisse pas sans émotion : un coeur de glace se verrait fondre à la première lecture. C'est peut-être trop, ou trop peu, mais je sais que grâce à Jessica Lumbroso, je me suis réconcilié avec ce genre de littérature et je l'en remercie, parce que je serais passé à coté d'un véritable petit bijou livresque.

Un dernier extrait qui me tient à coeur et qui résume pour ma part beaucoup de ces pages.


Mon avis complet : http://chroniqueslivresques.eklablog.com/le-temps-d-un-hiver-jessica-lumbroso-a105901898
Lien : http://chroniqueslivresques...
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