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Critique de Apikrus


A sa mort, le sinistre Tycho Brahé (1546-1601), laisse derrière lui les relevés de ses observations méticuleuses du ciel. Johann Kepler (1571-1631) qui lui succède comme mathématicien de l'empereur Rodolphe II, à Prague, récupère ce précieux héritage ; il l'utilise pour comprendre les déplacements des planètes. En Italie, Galilée (1564-1642), lui, observe le ciel à travers les premières lunettes astronomiques.

Ce roman met en scène ces célèbres personnages et leurs découvertes. Ces trouvailles - sur lesquelles Newton (1642-1727) s'appuya pour construire sa théorie de la Gravitation universelle - bouleversèrent la vision que l'homme avait du monde, en confirmant la théorie héliocentrique du chanoine polonais Nicolas Copernic (1473-1543), et en infirmant les théories géocentriques de l'astrologue égyptien Ptolémée (100-168) et de Tycho Brahé (qui pensait que la Lune et le Soleil tournaient autour d'une Terre située au centre de l'Univers tandis que les planètes tournaient autour du Soleil, pensant ainsi résoudre des incohérences entre le système de Ptolémée et les mouvements de Vénus).

Au début du 17e siècle, l'Eglise catholique romaine luttait férocement contre l'idée selon laquelle la Terre n'est pas au centre du monde. N'est-il pas écrit dans l'ancien testament « aussi le monde est ferme, il ne chancelle (bouge) pas » (psaume 93) ? A l'époque, cette Eglise ne rigolait pas avec ses dogmes ! Ceux qui osaient les contredire risquaient tortures et passage à la rôtissoire, comme l'italien Giodano Bruno (1548-1600), brûlé vif pour avoir défendu l'héliocentrisme et affirmé l'existence d'« une infinité de terres, une infinité de soleils et un éther infini »… Comme le montre le roman, la mère de Johann Kepler, accusée de sorcellerie, fit aussi les frais des excès de zèle des juridictions inquisitoriales, même si elle parvint à échapper au bûcher.

Le dernier tribunal inquisitorial se réunit à Mexico en 1850, et l'Eglise ne se repentit officiellement des crimes commis par l'Inquisition qu'en 2000. Voyez à quelle vitesse cette institution - qui prétend dicter les comportements de chacun - reconnaît ses abus ! Et la large interprétation qu'elle fait du pardon quand il s'agit de se l'appliquer à elle-même ou aux membres de sa hiérarchie [à ce jour, le cardinal Barbarin n'a pas été démis de ses fonctions par le Vatican].

Ce roman est très documenté, sur l'évolution des théories cosmologiques (l'auteur est astrophysicien) et sur les contextes historiques dans lesquels elles sont nées. Il est très instructif mais les conflits de l'époque, entre Etats et entre chapelles, sont fastidieux à suivre pour ceux qui ne sont pas férus de cette période.
Sur la remise en cause du géocentrisme par Johann Kepler, je recommande plutôt l'excellent essai historique d'Arthur Koestler intitulé « Les Somnambules », bien plus agréable à lire.
Je lirai volontiers les premiers tomes de la série « Les Bâtisseurs du ciel » de Jean-Pierre Luminet, consacrés respectivement à Copernic (« le Secret de Copernic ») et à Tycho Brahé (« La Discorde céleste »), sans toutefois me précipiter.
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