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Critique de Andromeda06


Prudence Crandall (1803-1890) est une institutrice américaine qui a ouvert en 1833 l'une des premières écoles destinée aux jeunes Afro-Américaines, à Canterbury dans le Connecticut, suscitant une forte opposition parmi les habitants de la ville.

"Blanc autour" de Wilfrid Lupano (au scénario) et de Stéphane Fert (au dessin) reprend justement cet épisode. Parce que les parents des filles blanches à qui elle fait classe menacent de les retirer de l'école si elle s'entête à continuer d'accueillir Sarah, une jeune fille noire, Prudence Crandall ne se démonte pas et prend l'initiative de les remplacer par toutes jeunes filles noires en désir d'instruction.

De là, nous suivrons cette institutrice dans ses démarches et son combat, dans les difficultés auxquelles elle doit faire face au quotidien (menaces et désapprobation des habitants de la ville, exécution de ces menaces parfois aussi, "désagréments" judiciaires). Nous suivrons également quelques-unes de ses élèves, ainsi qu'un petit sauvageon noir qui récite à qui veut bien l'entendre (ou pas) des extraits des Mémoires de Nat Turner.

L'histoire en elle-même vaut le détour, d'autant qu'elle se déroule dans le Connecticut 30 ans avant l'abolition de l'esclavage mais dans lequel il est déjà aboli. En 1832, moment où débute cette histoire, les Noirs sont donc "libres". On pourrait penser que le Connecticut était en avance par rapport à d'autres États, et c'est le cas, mais bien du chemin lui reste à parcourir encore : parce que si les Noirs sont libres, ils restent une "race inférieure", considérés comme moins que rien. Question égalité entre les hommes, il faudra repasser...

Prudence et ses élèves, ainsi que les quelques personnes abolitionnistes qui les soutiennent, doivent faire face quotidiennement aux préjugés, racisme, ségrégation et discrimination raciales. Prudence a mené un véritable combat et c'est ce combat que l'on découvre grâce à ce roman graphique.

Si je n'ai pas su apprécier les dessins comme il se doit, que j'ai trouvés un peu méli-mélo ou peut-être un peu trop enfantins, le scénario quant à lui est un gros coup de poing qu'on se prend en pleine face. Il nous fait passer par quantité d'émotions diverses, de la colère à la tristesse en passant par des sentiments d'injustice.

J'avais longuement hésité à la bibliothèque, parce que justement en le feuilletant je voyais bien que le graphisme ne me plaisait pas. Et c'est uniquement grâce aux conseils de ma bibliothécaire qu'il a finalement atterri dans mon panier à emprunts. Conseils que je ne regrette absolument pas d'avoir suivis parce que j'en ressors convaincue malgré tout.

Un roman graphique fortement féministe comme je les aime, percutant, et d'autant plus réaliste qu'il s'inspire d'une histoire vraie.
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