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Critique de argali


Berlin est la vraie héroïne de ce deuxième tome qui rend merveilleusement bien l'ivresse, l'insouciance, la frénésie et les passions de l'époque.

Nous retrouvons Marthe, Kurt et surtout les autres et les suivons dans un Berlin où les antagonismes sont nombreux. Les meurtres du 1er mai 29 sont sur toutes les lèvres et la ville est encore sous le choc. Kurt et Marthe partent à la rencontre des témoins.
L'hyperinflation puis la crise de 1929 frappent de plein fouet les prolétaires qui ne voient d'espoir, pour la plupart, que dans le KPD, parti communiste allemand. Six cent mille Berlinois sont au chômage, espérant recevoir l'aide de l'association d'aide sociale aux travailleurs (AWO). L'espoir cède lentement le pas à la désillusion. Parallèlement, les intellectuels et les riches Berlinois vivent bien, s'étourdissant dans des fêtes et une vie nocturne où tous les débordements sont permis. Liberté et permissivité semblent les maîtres mots de cette société qui s'étourdit, reléguant les discussions politiques au deuxième plan. L'élite intellectuelle se sent proche des idées communistes et de la culture d'avant-garde qui émerge en URSS.
Berlin est une des plus grandes agglomérations du monde et l'esprit d'expérimentation et de liberté touche tous les secteurs de la production artistique. Elle est la capitale européenne de la culture affichant ostensiblement son cosmopolitisme et sa fascination pour l'Amérique. Toute personnalité illustre l'a visitée ou habitée. Les nombreux cafés et salons constituent l'infrastructure culturelle de l'époque. On croisera dans ce tome 2, Joséphine Baker, un quatuor de jazzmen noirs, Edward Molyneux et Lucien Lelong…

Jason Lutes nous raconte l'Histoire en la ramenant à taille humaine, la rendant plus proche, plus sociale. Quand une partie de la population swingue, insouciante, et s'adonne aux plaisirs, d'autres assistent impuissants à la chute de leurs rêves jusqu'à croire qu'un seul homme sera capable de leur rendre espoir et fierté. On assiste alors à des affrontements de plus en plus rudes et violents jusqu'aux élections finales où les nazis gagnent cent cinq sièges. Est-ce la fin de la République de Weimar ?

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