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Critique de CDemassieux


Essai recelant d'utiles informations pour qui ignore à quel point l'idéologie mortifère nazie exerça sa fascination sur le monde, avec les crimes que cela impliquait ; mais…
Cet essai est brouillon – sans parler des nombreuses coquilles et d'un problème criant avec l'accord des temps.

D'où vient, par exemple, cette manie de poser des questions sur tel ou tel comme dans un documentaire sensationnaliste dont la télévision raffole : « Était-ce un patriote qui a essayé de sauver son pays de ce qu'il pensait être une menace ? Était-ce un homme bien intentionné qui a fait fausse route ? Ou a-t-il collaboré de son plein gré ? »…? Inversement, il y a parfois des affirmations ne relevant pas d'un travail sérieux d'historien : « La Grèce est le pays qui a le plus souffert durant la Seconde Guerre mondiale »… Et la Russie, elle s'est tapé la cloche pendant ce temps, avec ses quelque 21 100 000 millions de victimes civiles et militaires (source : centre Robert-Schumann) ?!

Quant aux sources : mystère, puisqu'il n'y a aucune bibliographie. On ne sait donc pas d'où viennent la plupart de ces témoins que l'auteur fait parler.

Çà et là des raccourcis sont pris, quitte à frôler le mensonge pur et simple en laissant entendre que l'Église catholique défendait le nazisme, vieille antienne... Ainsi, ce chapitre titré : « Quand le Vatican collaborait ». Il veut parler des nombreux anciens dignitaires nazis exfiltrés d'Europe, souvent vers l'Amérique du Sud. Bien entendu, l'auteur passe sous silence les très nombreux hommes et femmes d'Église qui sauvèrent des familles juives ou qui résistèrent. Mais l'auteur préfère les réquisitoires à la nuance, expédiant souvent ses accusations à la va-vite. Or, il en est de l'Histoire comme du diable : elle est souvent dans les détails.

Il s'agissait pourtant d'un sujet méritant un peu plus de dignité et de crédibilité, eu égard aux millions de victimes du nazisme. Car, effectivement, les Pavelitch (chef des Oustachis), Laval (grand ami des Allemands parmi les membres du gouvernement de Vichy), Amin al-Husseini (grand mufti de Jérusalem), etc., furent des personnages assez monstrueux et qui avaient le choix de ne pas l'être.

Notons, dans cette liste très subjective, la présence du notable juif Chaim Rumkovski, chargé par les nazis d'administrer le ghetto de Lodz en Pologne. Présenter Rumkovski et omettre l'Ukraine, ce pays qui s'est rendu coupable d'odieux crimes contre l'humanité, c'est un comble !

Il y a toutefois des chapitres intéressants, notamment concernant la Suisse ou l'entretien de Szalasi (Chef des Croix fléchées en Hongrie et éphémère dirigeant de ce pays), quelque mois avant son exécution. On y découvre un personnage en plein déni, qui peut déclarer, toute honte bue, à propos des massacres de milliers d'innocents par ses troupes : « Il se peut que l'on ait commis quelques petits excès, mais ils étaient étrangers à nos projets » (sic).

Hélas, globalement, cet essai manque de sérieux. Dommage…
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