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Critique de Quarto


— Rock'n Roll Attitude —


Cartes sur tables, je n'ai pas lu la trilogie romanesque de Virginie Despentes, pas encouragé non plus par la très fade série télé que Canal+ avait commise – quand bien même Romain Duris ne déméritait pas dans le rôle éponyme…

Je ne me prononcerai donc pas sur la fidélité du premier des deux tomes (ne me racontez pas la suite) de cette adaptation cosignée par Despentes avec le dessinateur Luz, à moins que l'ordre inverse des protagonistes ne soit plus juste… L'investissement de Luz est en tout cas total : il ne se contente pas d'illustrer une oeuvre, il fait oeuvre lui-même.

La lecture récente de Testoterror du même Luz ne m'avait qu'à moitié emballé. La réussite est cette fois magistrale. Les dessins de Luz sont non seulement superbes, mais ils sont habités par le texte, ils l'épousent, ils l'exaltent. Avec cette histoire en particulier, le rock en général, Luz n'est pas en visite, il est chez lui (je me souviens qu'il collaborait autrefois avec les Inrockuptibles).

300 pages et un bon kilo sur la balance !

Je ne ferai pas l'article des retrouvailles et des rencontres, de l'errance et du glissement de Vernon, disquaire à la rue. Cette histoire subsume celle du rock'n roll au temps de la marchandisation, du rock comme musique, mais aussi comme mode ou art de vivre, énergie et colère, jeunesse et rébellion. Elle est aussi l'histoire du temps qui passe et des espoirs déçus.

« Et ce rêve qui était sacré a été transformé en usine à pisse », se morfond Alex Bleach dans le testament convoité par un inquiétant (meurtrier ?) producteur.

« Nous devenons tous des clients. le rock convenait à la langue officielle du capitalisme, celle de la publicité : slogan, plaisir, individualisme, un son qui t'impacte sans ton consentement. Aucun d'entre nous n'avait de plan de carrière. On a tout perdu. Mais nous ne parlerons jamais à égalité avec ceux qui n'ont jamais fait l'expérience d'une vie en tout point conforme à leurs rêves. »

Quelque chose me dit (la petite souris déglinguée ?) qu'avec la candeur et la droiture, avec l'intégrité d'un Vernon Subutex, il reste encore à espérer. Rendez-vous au prochain tome !
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