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Vernon Subutex (bd) tome 1 sur 1

Luz (Autre)
EAN : 9782226446534
304 pages
Albin Michel (12/11/2020)
4.13/5   281 notes
Résumé :
Qui est Vernon Subutex ? Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qui ne cesse de ressurgir. Le détenteur d'un secret. Le dernier témoin d'un monde révolu. L'ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous.

Dès la parution du tome 1 en janvier 2015, les tribulations de Vernon Subutex, ex-disquaire devenu à la fois squatteur, clochard, DJ et quasigourou, sont un succès majeur de la littérature française tant en termes de réception ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 281 notes
Vernon Subutex, bientôt la cinquantaine est viré de son appartement. Depuis deux ans sans ressources, il vivait grâce à la générosité d'Alex, un ami de jeunesse, devenu chanteur à succès. Alex vient d'avoir la très mauvaise idée de mourir d'une overdose dans la salle de bain d'une chambre d'hôtel. Plus personne pour payer le loyer, Vernon se retrouve dehors avec son carnet d'adresse et une clé USB qui contient les confessions du chanteur, confessions qui vont attirer bien des convoitises mais en attendant Vernon doit trouver un toit ce soir.

Ouf c'est du lourd, Virginie Despentes revient et ça va faire mal. La romancière passe notre époque à la moulinette : que sont nos amis de vingt ans devenus ? Galerie de portraits d'une incroyable justesse, Despentes embrasse Paris et étreint ses personnages avec empathie. de l'extrême droite à l'extrême gauche, bobos du Marais, SDF, motards de banlieue, Skins, Gays, Lesbiennes, Trans, bourgeoise de Passy, femmes battues, microcosme des Média, Facebook : Virginie Despentes affronte avec courage la France de ce début de XXI è siècle.

Phrases courtes et lapidaires, en peu de mots l'écrivaine croque un personnage, un univers, une situation, c'est un feu d'artifice d'images fortes et le lecteur est saisi par ce formidable savoir-faire. Mais bon sang ! Que le monde selon Virginie est sombre, glauque et sans espoir et qu'est-ce qu'on se met dans le pif et dans le gosier.

Les enfants du rock ont bien mal vieillis, les rapports humains sont-ils devenus si inhumains ? Vernon Subutex est un sacré connard, mais il a encore deux tomes à venir pour se racheter.

Contrairement au mois de mars et contrairement aux autres arts, le monde de l'édition ne s'est pas arrété de tourner en ce confinement phase 2 avec les clicks & collect mis en places dans les librairies et les sorties éditoriales qui sont pour la plupart maintenues en l'état.

C'est le cas notamment de l'évenement littéraire de cette semaine, l'adaptation par le dessinateur Luz, ancien de Charlie Hebdo de Vernon Subutex, la trilogie culte de Virginie Despentes.

Publiée aux éditions Albin Michel, qui crée cette année un département dédié au 9e art, ce "Vernon Subutex", qu'on a eu la chance de découvrir en avant première, ne déçoit absolument pas !Vernon Subutex, bientôt la cinquantaine est viré de son appartement. Depuis deux ans sans ressources, il vivait grâce à la générosité d'Alex, un ami de jeunesse, devenu chanteur à succès.

Alex vient d'avoir la très mauvaise idée de mourir d'une overdose dans la salle de bain d'une chambre d'hôtel. Plus personne pour payer le loyer, Vernon se retrouve dehors avec son carnet d'adresse et une clé USB qui contient les confessions du chanteur, confessions qui vont attirer bien des convoitises mais en attendant Vernon doit trouver un toit ce soir.
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— Rock'n Roll Attitude —


Cartes sur tables, je n'ai pas lu la trilogie romanesque de Virginie Despentes, pas encouragé non plus par la très fade série télé que Canal+ avait commise – quand bien même Romain Duris ne déméritait pas dans le rôle éponyme…

Je ne me prononcerai donc pas sur la fidélité du premier des deux tomes (ne me racontez pas la suite) de cette adaptation cosignée par Despentes avec le dessinateur Luz, à moins que l'ordre inverse des protagonistes ne soit plus juste… L'investissement de Luz est en tout cas total : il ne se contente pas d'illustrer une oeuvre, il fait oeuvre lui-même.

La lecture récente de Testoterror du même Luz ne m'avait qu'à moitié emballé. La réussite est cette fois magistrale. Les dessins de Luz sont non seulement superbes, mais ils sont habités par le texte, ils l'épousent, ils l'exaltent. Avec cette histoire en particulier, le rock en général, Luz n'est pas en visite, il est chez lui (je me souviens qu'il collaborait autrefois avec les Inrockuptibles).

300 pages et un bon kilo sur la balance !

Je ne ferai pas l'article des retrouvailles et des rencontres, de l'errance et du glissement de Vernon, disquaire à la rue. Cette histoire subsume celle du rock'n roll au temps de la marchandisation, du rock comme musique, mais aussi comme mode ou art de vivre, énergie et colère, jeunesse et rébellion. Elle est aussi l'histoire du temps qui passe et des espoirs déçus.

« Et ce rêve qui était sacré a été transformé en usine à pisse », se morfond Alex Bleach dans le testament convoité par un inquiétant (meurtrier ?) producteur.

« Nous devenons tous des clients. le rock convenait à la langue officielle du capitalisme, celle de la publicité : slogan, plaisir, individualisme, un son qui t'impacte sans ton consentement. Aucun d'entre nous n'avait de plan de carrière. On a tout perdu. Mais nous ne parlerons jamais à égalité avec ceux qui n'ont jamais fait l'expérience d'une vie en tout point conforme à leurs rêves. »

Quelque chose me dit (la petite souris déglinguée ?) qu'avec la candeur et la droiture, avec l'intégrité d'un Vernon Subutex, il reste encore à espérer. Rendez-vous au prochain tome !
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Le rabat de quatrième de couverture de cette géniale BD annonce la suite et la fin de cette histoire dans un deuxième et dernier volume. Je l'attends avec impatience ! Je n'avais lu aucun des trois tomes du roman de Virginie Despentes et je suis finalement très contente d'avoir découvert la descente aux enfers de Veron Subutex par l'intermédiaire d'une BD qui m'a fait l'effet d'un coup de poing. « Au moins disquaire, c'est un métier d'avenir » dit Jeannot à Vernon, musicien famélique, quand il l'engage comme vendeur dans son magasin de disques où se bousculent tous les fondus de rock. Et bien non, finalement. Devenu patron, Vernon devra fermer la boutique en 2006, et sa lente dégringolade se transformera assez rapidement en chute libre sans parachute.
***
Le milieu que fréquente Vernon se compose d'anciens potes ou clients, de musiciens, de fans, de parasites, de bobos, d'un odieux producteur et d'une enquêtrice pugnace, entre autres… La drogue sous différentes formes y joue un rôle central, comme le laisse entendre dès le titre le patronyme de Vernon et le nom de son ancien groupe : Chevaucher le dragon. Ainsi, certains personnages portent des noms, des pseudos ou des surnoms qui laissent entrevoir un univers : Subutex, bien sûr, mais aussi Alex Bleach (qui est un chanteur noir), Lydia Bazooka, Vodka Santana ou encore Pamela Kant. le texte occupe beaucoup de place et impose une lecture assez lente pour le savourer. Les dessins de Luz et les couleurs varient beaucoup selon les émotions ressenties par les personnages ou ce qui est raconté. Par exemple, les pages 30-31 : une partie de la tête de Vernon est représentée au milieu et en bas de la double page. de sa tête, sortent ses souvenirs qui remplissent des « cases » disposées en éventail. Elles retracent l'évolution d'Axel Bleach et ses relations avec Vernon. La mise en page m'apparaît innovante, originale et particulièrement variée. Certains dessins m'ont semblé plus que magnifiques : vers la fin, quelques traits sur un camaïeu de vert excellent à rendre le désespoir du personnage, Alex, en l'occurrence. Cette BD m'a plongée dans un milieu stupéfiant 😉 que je ne connaissais pas : un état des lieux plutôt qu'une critique sociale. À lire et relire, je pense.
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Gros gros kif !

Malgré quelques craintes, le monde subutexien (ou vernionesque) est bien là.
Je ne vous ferais pas l'affront d'un enieme résumé. Retenez juste que Luz ne trahi rien, il met en image tout ce que Virginie Despentes a si brillamment écrit.
Les dessins enrichissent, apportent encore quelque chose à cette grande oeuvre littéraire française (oui, je sais, ce sont des grands mots mais c'est ce que je pense de cette trilogie).
Explosion de couleurs, explosion des traditionnelles cases de la bd. Libre, débridé, vif, bouillonnant, le trait de Luz capte tout l'esprit de Vernon Subutex.

Franchement bravo parce que c'était un peu casse gueule mais c'est un sans faute. C'est un exemple d'adaptation graphique. L'esprit et le sens du roman sont là, presque transcendés par le dessin. Vivement le tome 2.
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J'ai découvert la trilogie Vernon Subutex de Virginie Despentes, il y a un peu plus de deux ans, dévorant les trois opus pratiquement à la suite : une triple claque littéraire ressentie comme une sorte de comédie humaine contemporaine, un roman fleuve, une étude de moeurs, une épopée moderne, une peinture réaliste et détaillée de la société française vue à travers le prisme du parcours de son fameux héros.
Peu de temps après sa sortie, j'avais eu l'occasion de feuilleter ce roman graphique à quatre main, mis en couleurs par le dessinateur Luz mais, me relevant à peine d'une opération de la vue, j'avoue que le graphisme et la police de caractère m'avaient alors un peu piqué les yeux…
Aujourd'hui à nouveau en pleine possession de mes facultés visuelles, je termine la lecture de cet album.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Vernon Subutes, je rappelle que l'intrigue en elle-même est assez simple…
Vernon Subutex, disquaire au chômage en fin de droits, se fait expulser de son appartement. Il sollicite tour à tour pour l'héberger ses ex-copines, ses amis ou encore des clients fidèles de son ancien magasin de disques.
Quand, à la mort d'Alex Bleach, une rock star, il se retrouve dépositaire de mystérieuses cassettes-vidéo, il disparaît dans Paris tandis que beaucoup de monde le cherche… Ce roman graphique est le récit détaillé de son errance urbaine et de ses rencontres.

Virginie Despentes au scénario et à l'écriture, une garantie de fidélité à l'oeuvre originale…
En effet, je retrouve les personnages qui m'ont déjà marquée lors de ma première immersion dans cet univers, une imposante galerie de portraits incisifs, taillés sur le vif, travaillés en finesse et en profondeur, , des hommes et des femmes qui nous ressemblent ou nous rappellent des gens que nous connaissons même s'ils évoluent dans un milieu de bobos très parisien…
Virginie Despentes décrit par le menu les pratiques sociales, les usages particuliers et les comportements d'un groupe de gens plus ou moins liés par la musique, le showbiz, les relations humaines… Elle décortique les codes, les règles et les dérives des réseaux sociaux… Elle nous place face à nos contradictions et nos préjugés…Elle évoque aussi des sujets d'actualité, économiques et politiques ou sociétaux comme la prise en charge des sans-abris, le port du voile ou la violence domestique… Virginie Despentes dresse des portraits particulièrement justes et ciselés de toutes les couches sociales, elle nous promène de l'extrême droite à l'extrême gauche, met sur le même plan les hétéros, les gays, les lesbiennes, les transsexuels, traite avec la même objectivité les SDF et les bourgeois. Il y a une belle neutralité dans son schéma narratif : c'est toujours très factuel, sans jugement.
Je reconnais le style à la fois oral, direct, sans tabou, se muant parfois en véritable logorrhée d'insultes, de grossièretés ou d'obscénités, originalement contrebalancé par des passages où, au contraire, le langage devient plus soutenu et recherché.

Naturellement, quand je lisais les romans, mon esprit échafaudait des représentations imaginaires très personnelles que les dessins de Luz ne corroborent pas forcément… Les physiques de certains personnages m'ont un peu surprise. J'ai préféré, du moins au début de ma lecture, m'imprégner des décors, des plans larges, revenant un peu plus tard sur les physionomies.
Dans Vernon Subutex, Virginie Despentes parle aussi beaucoup de sexualité et de pornographie ; ce ne sont pas les passages face auxquels je suis le plus à l'aise, loin de là. Dans le roman, c'est brut, posé, objectif et le lecteur en fait ce qu'il veut ; dans la BD, c'est représenté, dessiné et très « visuel »… Je ne m'y suis pas trop attardée, je l'avoue.
J'ai eu besoin d'un temps d'adaptation pour me réapproprier Vernon, tel que dessiné par Luz… Et puis, tout est redevenu plus évident, comme si j'étais happée par les planches détaillées, les ambiances colorées. Je sais déjà que je relirai cette BD, que je n'y ai pas tout vu, que certaines subtilités m'ont échappé. Quel énorme travail, quelle finesse dans les tracés, quelle recherche dans les atmosphères ! C'est foisonnant.

Après la claque littéraire, la claque graphique…
Un bel objet, à lire, relire, feuilleter…



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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
« Lancer un lynchage médiatique est plus facile que de faire décoller un buzz positif. Elle prétend qu’elle sait faire les deux, mais l’époque plébiscite la brutalité. Celui qui défonce est celui qu’on écoute – il faut toujours prendre un pseudonyme mâle pour malmener quelqu’un. Le seul son qui apaise les forcenés qui hantent les couloirs du Web, c’est celui du maton qui broie les os d’un codétenu. »
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Vernon a l'air frêle, usé, fatigué. D'après Sylvie c'est un putain de voleur qui mérite le pire, comme toutes les salopes de son espèce, mais ça ne change rien à la désolation que ce spectacle inspire. Xavier a toujours détesté la pitié, ce sentiment hideux, il préférerait tuer un homme que de le prendre en pitié. Mais ces affirmations ne tiennent pas au ventre.
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Vernon a vu des dizaines de clients agités de cette logorrhée, typique de quand on se sent obligé de meubler la conversation sans jamais s'arrêter sous peine d'être confronté à des idées si angoissantes qu'elles pourraient vous dissoudre, entièrement.
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Une fois franchi le cap, tout se déroule en douceur, avec une rapidité troublante. Il est passé de l’autre côté. Le monde des actifs lui parait déjà loin. Le monde de ceux qui sont pressés d’aller quelque part et honteux de leur propre trouille de finir à sa place, s’ils ne cravachaient pas assez dur.
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Si on explique au client que c’est sans effort, on ne peut pas lui dire ensuite que ça va lui coûter très cher. Et puis c’était agréable de sentir qu’il se liquéfiait. C’est toujours bon de savoir qu’un petit despote souffre de temps en temps. (p. 155)
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Vidéo de  Luz
Dans le 138e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente La dernière reine, album que l’on doit à Jean-Marc Rochette, édité chez Casterman. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de la seconde partie de Vernon Subutex, l’adaptation du roman de Virginie Despentes par Luz, un album sorti chez Albin Michel - La sortie de l’album Le ciel pour conquête que l’on doit à Yudori et aux éditions Delcourt - La sortie de l’album Vénus à son miroir que l’on doit au scénario de Jean-Luc Cornette, au dessin de Mattéo et c’est édité chez Futuropolis - La sortie de l’album Le match de la mort que l’on doit à Pepe Gálvez au scénario, Guillem Esriche au dessin et c’est édité chez Les arènes BD - La sortie de l’album Une romance anglaise que l’on doit au scénario de Jean-Luc Fromental, au dessin de Miles Hyman et c’est édité chez Dupuis dans la collection Aire libre - La réédition du Dracula de Georges Bess qui adapte ici le roman de Bram Stocker dans un ouvrage disponible aux éditions Glénat.
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