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Critique de Mimimelie


Je sais pas vous, mais moi j'aime bien ces petits étonnements, en forme d'énigme parfois, que la vie nous donne ici et là.
Ainsi ce livre, je l'avais acheté dans une brocante l'été dernier et ne l'avais encore pas ouvert. Et puis voilà… ma fille va dans les prochains jours, nous donner un troisième petit …. Il va me prénommer … Mani… le moment était venu, avec une émotion toute singulière, d'ouvrir ce livre….

J'avoue avoir un peu peiné au début car cette histoire se situe au IIIe siècle et je suis très peu familiarisée avec le Moyen-Orient antique, loin s'en faut, mais le talent de conteur de l'auteur m'a prise par la main.
C'est une belle histoire, et cependant, en refermant le livre, j'avais une première impression de pas assez, pas assez de détail sur ce Mani, pas assez de détail sur sa pensée, … que voulez-vous, je suis de mon siècle, il me faut du prédigéré, du prêt à penser…..
Bon, comme je suis du signe du taureau, je possède l'estomac qui va avec et digère lentement mais vaillamment. Donc voici le principal de ce bol alimentaire.

M'apparaît en fait que cette belle histoire s'inscrit bien dans la nôtre ou du moins pose question à la nôtre. En premier lieu me frappe le fait que nous utilisons quantité de mots dont nous ignorons bien souvent le sens réel ou exact et l'origine, voire nous nous en moquons, ce qui ne nous empêche pas de nous indigner dès lors que pointe l'ombre d'une menace d'en modifier l'orthographe… voilà qui signe notre dilettantisme, ou pour le moins notre paresse.

Elle me pose aussi la question de la communication, celle surabondante et cacophonique de notre siècle où nous avons tellement de moyens de communication, d'opinions, de voix qui s'expriment, sans pour autant réussir à nous entendre clairement, et pour finir ne plus nous entendre tout court, alors qu'en ces siècles lointains des voix isolées, sans aucun moyen pour les porter, parvenaient à traverser des contrées peuplées de déserts et qui plus est à faire des adeptes capables de perdurer des siècles ?

Et puis il parle de l'inutilité des empires et des guerres auxquelles il ne voulait en rien être associé « Il y avait des complaisances qu'il ne s'accordait pas, même par le biais commode des astres et des augures »… mais aussi et surtout de beauté et de lumière, sources de connaissance…

Et question aussi bien sûr, aujourd'hui brûlante, de la tolérance, de l'acceptation de l'autre dans sa foi et ses croyances, car ce Mani prêchait que l'homme n'appartient finalement pas à une seule religion mais que toutes lui appartiennent « Je respecte toutes les croyances, et c'est bien cela mon crime aux yeux de tous »… N'est-il pas en cela aujourd'hui comme hier un messager de paix entre les hommes ?

Au final, une double découverte, celle de Mani, et celle de l'auteur de ce beau récit qui a éveillé ma curiosité pour ce personnage singulier et son époque.

Me reste à découvrir maintenant, notre petit Mani, nouveau rayon de joie dans ma vie, dans quelques jours…. plaît au ciel.
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