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Critique de BurjBabil


Livre éminemment sympathique.
En quatre grandes partie, il aborde le thème de l'improvisation musicale comme une leçon de vie.
Improvisation libération des carcans de l'apprentissage "bête", puis comme moyen de transmettre autre chose que des connaissances brutes mais des valeurs, des émotions.
Improvisation comme thérapie également, lorsque les sentiments prennent le pas sur la technique.
Enfin, la dernière partie est plus politique puisque l'artiste Libanais compare cette improvisation musicale qu'il explique dans cet ouvrage à une philosophie de vie.
Vie métissée, vie d'échanges, vie d'accueil de l'autre.
Pour apprécier vraiment ce livre, parsemé de moult références culturelles et d'anecdotes personnelles, il faut faire abstraction de certaines choses ayant conduit au façonnage du trompettiste d'aujourd'hui comme le montre cette citation paternelle :
"Je n'avais pas le droit à l'erreur. Il me disait souvent : « Toi, Ibrahim, tu vas pouvoir faire tout ce que je n'ai pas pu faire car tu commences jeune. Tu as cette responsabilité. Et si tu n'entres pas au Conservatoire de Paris avant 23 ans, l'âge que j'avais lorsque j'ai débuté sur cet instrument, c'est que tu auras tout gâché, tout raté. »
Ainsi que sur l'héritage culturel d'une richesse rare dont il est issu, fils de Nassim (trompetiste) et Nada (pianiste) et neveu d'Amin (écrivain).
Pour conclure, je dirais que ce livre est intéressant pour M. Ibrahim Maalouf lui-même et sa biographie, pour la vision de la musique qu'il développe au fil des pages.
Pour l'aspect plus politique, je n'ai pas pu m'empêcher, zone géographique et silence coupable obligent, à me remémorer l'ancienne expérience réellement universalisante menée par M. Daniel Barenboim et M. Edward Saïd autour d'un projet d'orchestre commun, l'orchestre du divan.
Moins de paroles, plus de concret, je suis certain que M. Ibrahim Maalouf en est conscient :
"Dans un pays en guerre comme le Liban, la vie nous apprend qu'on ne s'en sort jamais seul. L'entraide, l'association des forces, les réflexions communes sont indispensables pour survivre. Agir ensemble est essentiel pour exister, pour supporter, accepter et renaître. Les Libanais le savent mais ont beaucoup de mal à le concrétiser. Individuellement, les gens ont su s'adapter, mais à l'échelle du pays cela se révèle bien plus difficile."
Alors à l'échelle de plusieurs nations qui, quoi qu'on en dise, seront en compétition puis un jour en guerre, il faut je crois limiter la portée de ses aspirations à une échelle individuelle. C'est déjà énorme.
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