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Critique de BenjaminDP


Douce analyse sociale et psychologique de la vieillesse, L’Invité du soir a sans doute été mon coup de cœur parmi la sélection 2015 du prix du meilleur roman des lecteurs de Points.

Terriblement attachante, notre héroïne Ruth est confrontée seule à la vieillesse, à cette mémoire qui lui fait défaut et à la limite entre rêve et réalité qui commence à devenir ténue, et qui se matérialise sous la forme d’un tigre occupant le salon à la nuit tombée.

Son cri de détresse trouvera peu d’échos chez ses fils, qui vivent loin et ne viennent que pour Noël. Si ces derniers s’inquiètent légèrement pour leur mère, leurs propres quotidiens les accaparent trop pour prendre en considération celle qui leur donna la vie. Un manque d’amour ? Pas du tout, plutôt une simple ingratitude des enfants envers leur parent ou un refus de les voir vieillir et perdre la tête. Et quand Frida, aide-ménagère, envoyée par le gouvernement débarque sans préambule débarque pour prendre soin de cette dame âgée devenue vulnérable, l’affaire semble alors réglée.

Si dans un premier temps l’intrusion gêne Ruth, celle-ci va très vite s’attacher à cette véritable auxiliaire de vie qui lui fait revivre sa jeunesse et sera une nouvelle composante de sa vie. Certaines choses anormales interpellent évidemment la vieille femme, cependant le besoin d’une présence sera plus fort. Son destin sera ainsi scellé à celui de Frida, et l’une et l’autre deviendront presque inséparables et indissociables.

Entre souvenirs de la jungle qui refont surface et moments présents, sénilité et lucidité, tigre réel ou fantasmé – car le prédateur n’est pas celui que l’on croit -, le lecteur se retrouve plongé dans la tête de Ruth, désorienté lui aussi et se demandant si lui-même ne perd pas la tête et s’il n’est pas non plus pris au piège. Car, on ne peut s'empêcher de douter et éprouver une affection perverse pour Frida, un syndrome de Stockholm. Et si elle semble coupable, ne serait-elle pas non plus victime ?

Diablement émouvant, L’Invité du soir n’est pas dépourvu d’humour, Fiona McFarlane alterne entre une écriture quasi poétique et un style caustique, sans oublier une bonne dose de suspense. Une réussite !
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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