La règle envahit tout, parce qu’il est plus commode d’écrire une loi ou un décret que d’indiquer une direction.
Les primaires ont été inventées à cette fin : désigner un chef car le parti ne partage plus d’idéologie, d’empathie et de respect pour un seul homme.
Refuser les changements du monde en nous contentant de rafistoler un modèle créé pour avant-hier, ce n’est pas la France. Oublier ce qui nous constitue, renier nos principes, nous affoler comme des papillons dans la lumière noire du terrorisme, ce n’est pas la France. Douter chaque jour un peu plus de nous-mêmes, n’avoir aux lèvres que des mots de rétractation, ce n’est pas la France.
Le pays vit pour l'administration et non l'administration pour le pays. Peu à peu, le réel s'éloigne. Le monde du pouvoir bâtit des constructions imaginaires.
J’ai décidé de prendre une initiative politique en lançant le mouvement En Marche ! le 6 avril 2016 à Amiens, ma ville de naissance. Quelles qu’aient été les entraves rencontrées dans mon action, cette initiative ne s’est pourtant jamais construite «contre», mais «pour». «Le contre n’existe pas», disait justement Malraux. Je suis un homme du «pour». Pour tenter de dépasser les clivages politiques dont j’avais mesuré les conséquences négatives, pour essayer d’aller plus loin dans la nécessaire refondation du pays. Pour construire un projet, renouer le fil de notre Histoire et la dynamique du progrès, pour que nos enfants vivent mieux que nos parents. Pour saisir l’envie d’engagement qui irrigue la société française, pour faire émerger de nouveaux visages, de nouveaux talents.
Nous avons été obsédés, souvent à juste titre, par le court terme, les déficits commerciaux ou budgétaires, les taux de marge ou d'intérêt. A bien des égards, ces indicateurs s'améliorent : nous avons réduit notre déficit budgétaire et considérablement amélioré notre compétitivité. Mais, en réalité, cela fait trente ans que nous naviguons à vue dans la mondialisation, et que nous n'avons pas su trouver la place qui devrait être la nôtre - celle d'une économie de l'excellence, de entreprenariat et de l'innovation, à l'avant-garde des grandes transformations numérique, culturelle et écologique.
On ne peut laisser le champ libre aux extrêmes dont les promesses intenables, incohérentes, consistent à nous tirer vers un ordre ancien idéal qui n’a jamais vraiment existé. Ils proposent de soustraire la France au cours du monde, sans considérer tout ce que nous aurions à y perdre, mais surtout en oubliant de dire que ce n’est pas la vocation de notre pays.
Gide et Cocteau étaient mes compagnons irremplaçables.
Mais quand les choses demandent du temps, il est plus urgent encore de les entreprendre.
N'oublions jamais que le défi climatique menace d'abord les plus fragiles, les plus pauvres, les plus jeunes et les générations à venir.