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Critique de mimipinson


Beaucoup ont dit et raconté l'exil ; il y en a qui sont passés sans laisser de traces, à mon point de vue en tout cas, et il y a ceux dont on se souviendra. Marx et la poupée est de ceux- là. Sans pathos, ni optimisme béat, Maryam Madgidi nous parle de l'exil, de son exil, de son rapport à la langue qu'elle réinvente et ″avale‶ faute de pouvoir parler la sienne.

« La langue prend forme dans le secret de ma bulle, de mon monde intérieur, mon placenta à moi. »

Maryam est petite fille lorsque qu'elle quitte l'Iran avec sa mère pour rejoindre le père déjà à Paris. La famille fuit un régime qui emprisonne un certain nombre de ses membres.
Ce récit de l'exil commence bien avant la naissance de l'auteur. Il narre trois naissances : l'originelle, celle de l'exilée arrivant, et celle qui fait la synthèse des deux retrouve sa langue.
Le conte persan n'est jamais bien loin, intimement mêlé au vécu de l'auteur et de sa famille.
C'est le côté protéiforme, son absence de chronologie et de linéarité qui font l'originalité et la force de ce roman.
Maryam Madjidi convoque les poètes persans de son enfance pour alimenter, et illustrer son propos.
On y perçoit l'extrême sensibilité de l'auteur, mais également son humour, sa maturité, mais aussi sa fragilité dans ses deuils de petite fille. Quand l'humain se retrouve séparé de sa terre et des siens, sait puiser au fond de lui les ressources pour se réinventer. C'est cela que Maryam Madjidi a voulu nous montrer au fil de ce très beau livre.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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