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Critique de Lildrille


Une plume assez unique en son genre
La saga Insaisissable étonne par endroits et déçoit par d'autres. L'écriture innove par ses phrases courtes mais incisives, parfois sans sujet ou verbe, simplement poétiques et dans l'instant. La plume fascine par ses métaphores, ses descriptions imagées magnifiques et la narration qui se veut comme celle d'un journal : certains paragraphes se retrouvent ainsi barrés, comme si l'héroïne souhaitait nous cacher des éléments ou se convaincre elle-même qu'une autre vie pouvait s'inviter à elle.

Même si l'histoire décroit en intensité et originalité au fil des mots, l'écriture nous tient en haleine et nous attire inexorablement. Les mots s'avèrent bien trouvés, tourmentés et ancrés dans une phase de réflexion interne profonde, qui nous marque.

Les chapitres brefs se lisent avec fluidité, les paragraphes s'envolent et se suivent en rythme. Quand la première partie nous enchaine à un quotidien sombre et violent, parfois même difficile à supporter, la seconde nous libère de nos chaînes, en même temps que l'héroïne prend sa revanche. Un souffle de liberté et de rébellion balaie tout et nous enveloppe tel un cocon protecteur. La force des émotions retranscrites ne laisse pas indifférent, au contraire de l'intrigue trop basique, qui ne rend pas hommage à cette plume incroyable.

Une dystopie qui ressemble aux autres
Insaisissable plaira surement aux amateurs de dystopies, bien qu'elle semble ne pas sortir du lot, surtout alors que la mode de ce genre d'histoires a pris de l'essor. On a l'impression de retrouver des constructions communes à d'autres récits, des retournements déjà exploités ou des révélations maintes fois éprouvées.

Lire Insaisissable aujourd'hui, en 2022, plutôt qu'en 2012, quand le roman est sorti, change certainement la donne. A l'époque, une dizaine d'années en arrière, les romans Young Adult dystopiques commençaient à peine à se multiplier, près de trois ans après le succès phénoménal de Hunger Games. de nos jours, ils pullulent et manquent cruellement d'éléments uniques qui les démarquent.

Malgré cela, l'univers et l'héroïne parviennent à nous transporter suffisamment pour se questionner sur la suite, sans toutefois provoquer un coup de coeur qui nous rassure par une réponse viscérale : le second tome, vite, pitié ! La fin n'apporte pas assez d'enthousiasme au lecteur habitué à ce genre de lectures et c'est réellement frustrant.

Ne me touche pas : un titre qui en dit long
Le sous-titre du premier tome prend tout son sens lorsque l'on découvre les capacités de l'héroïne : un pouvoir étrange fait souffrir tous ceux qu'elle touche, qu'elle le veuille ou non. Cette situation tragique, qui l'empêche de vivre comme tout le monde, et qui l'affabule du costume de phénomène foire, la torture au quotidien. Sa souffrance, ses émotions noires, ses questionnements sur le monde et l'humanité nous touchent une fois la barrière de la plume franchie et le décor ténébreux des débuts effacé.

Telle une mutante, elle doit supporter un poids sur ses épaules et a du mal à s'accepter, à s'aimer comme elle est. le lecteur retombe en adolescence, alors qu'il apprend à se connaître et qu'il s'insurge contre sa propre éducation. Notre héroïne se rebelle, se renforce au fil des pages : sa force et sa détermination s'accrochent aux lignes et à nos coeurs.

Une histoire d'amour adolescente belle
Rapidement, une idylle s'installe. Cette dernière se montre vraie et touchante, on se prend au jeu des sentiments naissants que s'échangent nos héros, et de leurs capacités étonnantes qui les aident à apprécier plus avant leur relation.

En parallèle, un triangle amoureux se dessine dans le fond, avec en son centre un personnage odieux, dirigeant d'un mouvement militaire meurtrier. Des clichés du bad boy entrent en scène, mais d'une manière qui n'exaspère pas, bien au contraire.

Un univers qui pourrait nous surprendre

Le monde dystopique mis en scène intrigue : on ne connait pas grand-chose de lui. La suite de la saga pourrait nous surprendre à ce propos, notamment parce que l'univers présente un système totalitaire curieux, après une évolution de notre propre société plutôt bien trouvée. Affaire à suivre ! Au contraire de l'intrigue, le cadre nous donne l'envie de poursuivre pour le décortiquer.

En bref
Un univers dystopique qui donne envie d'en savoir plus.
Une intrigue qui ressemble aux autres histoires de ce genre.
Une plume unique, poétique et imagée.
Une relation amoureuse mignonne qui marche bien.
De rares clichés qui n'exaspèrent pas.
Une atmosphère à la fois ténébreuse et lumineuse.

[Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : https://www.lavisqteam.fr/?p=62533

J'ai mis la note de : 16.5/20]
Lien : https://www.lavisqteam.fr/?p..
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