Alors que les médias sont agités par les témoignages de femmes victimes de violences s3xuelles, on entend souvent s'élever des voix pour demander pourquoi “elles n'ont pas parlé plus tôt”. Quand
Toni Maguire dénonça les abus dont elle était victime, elle fut rejetée par toustes: famille, amies, professeur·es, corps médical… Pendant longtemps, celle qui parlait courait aussi le risque de se voir mise au ban de la société. Preuve en est ce témoignage poignant.
Victime d'un père violent et inc3stu3ux, l'héroïne de «
Ne le dis pas à maman » se heurte aussi de plein fouet à l'indifférence de sa mère et à une société qui préfère jeter le discrédit sur les victimes plutôt que sur les agresseurs. Au lieu de se focaliser sur les abus, le roman de
Toni Maguire préfère explorer les mécanismes de manipulations propres aux familles abusives et toxiques. Je pense que cette volonté d'éviter le voyeurisme et d'aller au-delà du simple fait divers a joué pour beaucoup dans mon ressenti.
Un roman qui m'a fortement marquée et qui met en lumière la lente évolution des mentalités. On rejette encore trop souvent aujourd'hui le blâme sur la victime (qui n'a rien dit, ou alors tard, ou alors trop fort, ou alors contre quelqu'un de trop important ou de trop talentueux)…
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