Petite maman

Esprit de Noël, es-tu là ? Pas trop, non.
Et encore moins après avoir lu cet album triste à hurler.

Une histoire de maltraitance qui m'a bouleversée, plus encore que 'La maladroite' de Alexandre Seurat.
A cause des dessins éloquents ? Dont le trait si joli, si doux, contraste tellement avec le calvaire raconté par cette jeune femme...

Un livre que j'avais acheté pour ma fille de seize ans, que j'ai envie de rapporter en librairie, que je ne conseillerais à personne, là, à chaud.

Le scénario est confus, au moins au début, et comme les faits sont d'une violence inouïe, on préfère ne pas tout piger, sans doute.
J'en ai lu, pourtant, des histoires de parent immature, de mère bipolaire, de spirale infernale, de 'Je t'aime moi non plus', de 'Pardon chéri(e), je t'aime, je ne recommencerai jamais', de cas de maltraitance morale/physique avérée sur plus petit que soi et d'inertie administrative.
Je ne sais pas ce qui bloque ici, ce qui me met si mal à l'aise au point de regretter cette lecture.

Comme chaque mercredi soir, je file me changer les idées avec mon 'Canard', qui met le doigt là où ça fait mal (politique, social, environnement...) avec pertinence et insolence - donc aussi drôle que plombant.

HALIM. Petite mère. Dargaud.

J'ai lu cette bande dessinée hier soir. Je peux vous dire que j'en ai mal dormi. La vie, tout du moins l'enfance de Brenda, est triste à pleurer, à vomir même.

L'histoire s'ouvre sur le procès d'une assistante sociale jugée et condamnée pour avoir fait un signalement abusif contre un couple dont l'enfant avait une jambe cassée à cause de la maladie des os de verre (ce qu'ils ne savaient pas à l'époque). Je n'ai pas tout de suite fait le lien avec Brenda.

Il s'agit de la même assistante sociale qui n'a pas pu sauver Brenda alors qu'elle SAVAIT au fond d'elle-même que quelque chose clochait.

Brenda est le fruit de l'amour adolescent de sa mère, 15 ans et d'un père de 17 ans qui ne le reconnaitra pas. Elevée un temps par sa mère seule et sa grand-mère, Brenda grandit au rythme des reproches sur son existence.

Au-delà d'une fatigue physique et émotionnelle bien compréhensible dans sa situation, la mère de Brenda perdra peu à peu contact avec le goût de vivre et passera son temps à maltraiter Brenda. Insultes et brimades deviennent alors le lot quotidien de sa fille.

SPOIL ALERT

Le pire reste à venir lorsque sa mère décide de s'installer avec un nouvel homme : Vincent. Il mettra sa mère enceinte, refusera de s'occuper de l'enfant, jusqu'à ce qu'il apprenne qu'il s'agit d'un garçon (!). Vincent se mettra lui aussi à reprocher à Brenda d'être là dans leurs vie, en l'insultant lui aussi, en l'enfermant dans un placard, en la privant de nourriture, en la forçant à manger dans la gamelle du chien, en l'attachant à une chaise pour l'obliger à avaler du liquide WC … Une existence d'horreurs.

Les signalements ne menant nulle part, Brenda grandit tant bien que mal tout en préservant au maximum son petit frère, rescapé semble-t-il des violences et maltraitances familiales. Jusqu'au jour où le pire se produit …

ATTENTION JE DEVOILE LA FIN !!

Vincent demande à son chien de renifler un t-shirt de Brenda et lui demande de l'attaquer. SAUF QUE. le T-shirt n'est pas à Brenda … mais à Kévin, son petit frère, qui se retrouvera défiguré à vie.

Une histoire affreuse, qui rappelle à quel point la misère sociale et sentimentale, la solitude aussi dans laquelle la société laisse les personnes en difficultés affective et mentale a des répercussions SUR PLUSIEURS GENERATIONS qui se font maltraiter, maltraite souvent à leur tour et ainsi s'étend le cercle de la violence.

Une histoire affreuse, pour signaler et aider quand on le peut. Une histoire affreuse pour comprendre la difficulté des métiers du social. Une histoire affreuse … qui heureusement s'accompagnera d'une résilience incroyable pour Brenda et Kévin.

très dur

Quelle claque, quelle tristesse ce livre. le sujet est magnifiquement traité. Les illustrations sont faites tout en délicatesse mais ne manquent cependant pas d'éloquence.
J'avoue avoir eu du mal par moment et avoir du m'accrocher pour avancer tant le récit me prenait à la gorge.