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Critique de mesrives


Avec l'Histoire de la Grande Maison, Charif Majdalani nous invite à découvrir un tableau qu'il peint sous nos yeux, le tableau ressuscité d'un Liban foisonnant et multi confessionnel de 1870 à 1930, sous administration ottomane jusqu'au mandat français, à travers le portrait de son grand-père paternel, Wakim Nassar et l'histoire de la Grande Maison, symbole de sa réussite, de son acharnement contre le destin : orphelin de père très tôt, spolié par un oncle de son clan, Wakim n'a qu'une idée en tête, se surpasser, aller de l'avant pour y faire sa place et réparer l'injustice.

Innovateur, issu d'une famille grecque orthodoxe, il prend en main très tôt sa vie pour en contrarier le destin : grâce à sa patience, fermeté et détermination il construit son avenir, s'exile du quartier Marsad du vilayet de Beyrouth pour Ayn Chir, sur les terres autonomes du Mont Liban, au milieu des maronites et des bédouins, pour prendre sa revanche.
C'est là que commencera la grande aventure de la culture de l'orange au milieu des mûreraies, de la Petite Maison à la Grande Maison...

Entre les informations que glanent Charif Majdalani au près de son père, les témoignages familiaux recueillis au près de ses oncles et tantes, bribes par bribes, imaginant les parts manquantes, les non-dits qui alimentent l'aura de Wakim, consultant les archives, Charif Majdalani reconstitue le long chemin de son aîeul et le magnifie.

Le lecteur participe à la réflexion de l'auteur pour noircir la page blanche ou plus tôt pour colorer les espaces inconnus.

Un régal , un récit servi par une plume magnifique.
Les bouillonnements des narguilés, la mélodie scandée des zajals, les étoffes précieuses restituent l'univers des salons orientaux où l'air s'imprègne, par les fenêtres ouvertes, du parfum des orangers...

Je vais laisser la Grande maison, la maison des orangers à regrets et j'en retiendrai un auteur qui déclare l'amour à la langue française, langue de sa grand-mère maternelle, Hélène, maronite, épouse de Wakim le simsar (intermédiaire, courtier) devenu grand propriétaire terrien et zaîm (notable et chef de clan) qu'elle accompagnera dans sa déportation en Anatolie et jusqu'au bout de sa vie.
A lors que l'aube d'un temps nouveau se dessine pour le Liban, Wakim qui en a pressenti les couleurs ne pourra le colorier, sa descendance en aura-t-elle les facultés ?

Merci Monsieur Charif Majdalani pour cette magnifique invitation au voyage.

« L'aube a la couleur des pommes et dans l'air circule un parfum de jasmin. »


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