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Critique de Ptatho


Dans cette étude, Catherine Malabou explore les causes de l'absence, jusqu'à une époque récente, de la (re)connaissance du clitoris, organe oublié des traités d'anatomie, comme des diverses expressions artistiques, a fortiori comme lieu du plaisir féminin.
Cet ouvrage, fort bien documenté, porte un éclairage philosophique sur un thème qui n'a émergé que tardivement comme sujet d'étude, malgré quelques devancières (S de Beauvoir) et avant la « révolution sexuelle » des années 60 et l'émergence du féminisme. Les questions liées aux mutilations sexuelles, celles du genre et des transformations recherchées pour retrouver l'identité entre la conscience et l'apparence physique traitent de la représentation et de la place de la femme dans la société.
On pourrait regretter que cette étude ne présente qu'insuffisamment le clitoris comme lieu du plaisir féminin. Certes la thèse de l'ouvrage porte justement sur le « plaisir effacé », mais il n'aurait pas été vain d'évoquer son opposé permettant de valoriser cet organe secret s'il en est.
Enfin, il n'est sûrement pas inutile également de penser qu'à partir d'un même organe, il existe une grande variété (sinon une infinité) de vécus, de ressentis et de plaisirs. Il n'y a pas UNE femme mais DES femmes aux comportements et ressentis multiples et évolutifs. La réflexion de Françoise Dolto rapportée dans l'ouvrage est à cet égard fort éclairante : « ... j'ignore tout à fait qui je suis et c'est pour ça que je ne peux pas te répondre parce que je ne sais pas où est ma féminité à moi ».
Catherine Malabou nous livre une étude qui questionne et nous invite à réfléchir sur ce sujet essentiel dans la caractérisation du féminin, de la féminité, du féminisme.
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