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Citations sur Le notaire de Pradeloup (17)

Des murs épais les protègent. C’est ainsi qu’on vit le mieux à son aise, caché.
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Le notaire sentait le feu aux joues le gagner, peu à peu. Jamais je n’aurais cru prendre tant de plaisir à rédiger un testament, reconnut-il. Le mien, forcément. Ce n’est point comme celui des autres, qui est une besogne détestable où il faut entendre sans réagir les pires hypocrisies, les méchancetés de tout crin, les rancœurs fielleuses.
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Bazin aimait à toiser les gens ; il se sentait en tout point supérieur. Il était ainsi, depuis sa plus tendre enfance, un fier, un hautain, un indifférent. La détresse de ses concitoyens, le chantage affectif ou les pleurs parfois, et pire encore les coups de colère, les menaces, les invectives, toutes ces scories de l’âme qui traduisent l’impuissance d’être le laissaient indifférent. « Je hais la mansuétude, la compassion », disait-il volontiers autour de lui, sans complexes.
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Au dire du docteur Léontin, Lazare Bazin était rendu à ses derniers articles. On avait patiemment espéré quelque rémission, mais la vie du vieil homme semblait suivre sa pente inexorable. Et on ne pourrait mieux résumer la situation qu'en consultant le graphique que tenait Geneviève, la gouvernante : une ligne brisée descendante, dont les segments figuraient le décompte de ses pulsions cardiaques.
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Geneviève apporta le costume sur un serviteur muet et étendit la chemise sur le fond du lit.
— Il me faut m’apprêter un peu. Mes enfants sont venus me voir. Ils s’inquiètent. Mais pas comme vous le pensez, cher docteur… Ils s’inquiètent de ne point me voir mort. L’idéal pour eux eût été que je disparaisse jeudi. Ainsi, on aurait fait la cérémonie ce jour. Et tout aurait été pour le mieux. Calixte rentrait ce dimanche à Blois, à moins qu’elle ne décidât son mari à courir vers Saint-Raphaël ou Cassis…
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Et je ne mérite aucune indulgence. Je le sais. Je ne m’aime pas. Je me méprise. Le prêtre balbutiait une prière entre ses lèvres, doucement.
— Ne priez pas pour moi, s’insurgea le notaire. Je ne veux pas qu’on me pardonne. Laissez-moi avec mes douleurs, mes ressentiments, mes haines et mes désespoirs. Je veux aller jusqu’au bout, ainsi, sans aucune tricherie. J’ai trop triché dans ma vie.
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Si l’on ne peut pas plaisanter de sa mort, alors la vie n’a plus de sens.
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Geneviève l’écoutait sans grande concentration, parce qu’elle l’avait déjà rangé dans la catégorie des gisants. Ses propos n’étaient tout compte fait qu’une sorte de monologue pré-mortem d’un intérêt négligeable.
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De toute éternité, l’homme poursuit sa guerre.
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Voyez-vous ça ! On veille sur moi comme le lait sur le feu. Pourtant, je ne suis pas encore mort, que diable. Cela ne saurait attendre, certes, de l’avis même de mon médicastre. Mais les médicastres n’ont pas la science infuse. Quand ils n’arrivent pas à bout de nos maladies, c’est la mort qu’ils nous souhaitent. Dans le fond, la camarde finit toujours par leur donner raison.
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