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Critique de Woland


Bon, avis assez mitigé, je dois le dire.

Côté style pourtant, et vous savez combien j'y suis sensible, tout va bien. Pour une fois, dans un thriller français, c'est un style .. euh ... "normal." Pas de présent de l'indicatif à tous prix, des phrases de longueur correcte, pas de "tics" récurrents, pas de "Putain ! Bordel ! etc ..." toutes les deux lignes, quelques petites piques mordantes, ici et là, sur notre société actuelle (je soupçonne Mallock de ne pas être un "bien-pensant" et c'est plutôt vivifiant depuis que, dans le policier français et international (songez aux horreurs suédoises, par exemple !), vu l'angélisme ambiant répandu par une mondialisation qui, elle n'a rien d'angélique, surtout pas sur le plan financier, chacun y va de sa petite leçon sur divers "-ismes" que je ne citerai pas ici parce que c'est dimanche) et un ensemble bien tenu.

Côté personnages : eh ! bien, il y a toujours le flic principal et anticonformiste, blessé dans sa vie personnelle, ici par la mort de son fils. Son nom : Mallock, tout simplement. L'air d'un ours et les yeux verts. Pas mal de sa personne en dépit des années. Au 36, Quai des Orfèvres, il a réussi à monter une petite cellule tout aussi anticonformiste que lui. Ca marche pas à tous les coups et certains supérieurs hiérarchiques font de l'opposition. Mais, dans l'ensemble, comme les résultats de l'équipe sont bons, les enquêtes tordues finissent toujours chez Mallock.

Passons donc à l'intrigue : ça démarre sur des chapeaux de roue et ça continue comme ça jusqu'aux deux tiers du livre, à peu près. On veut savoir qui est ce "Maquilleur" qui ne viole pas mais torture de manière ... eh ! bien, d'une manière qui aurait fait s'évanouir le Divin Marquis, lequel, comme chacun sait, adorait écrire les pires horreurs mais se sentait mal devant une seule goutte de sang. Et puis, voilà que le FBI débarque - ça encore, ça peut arriver, même Maigret s'y est collé - en équipe de deux, comme toujours, non pas Fox et Dana mais Tom et Angelina. Et c'est là justement que Fox et Dana nous manquent terriblement - surtout Fox - parce que le fameux "Maquilleur" sévirait ainsi depuis ... 1929. Pour les fans de la série "X-Files" - que le Grand Dieu de la Télévision en soit à jamais remercié pour son extraordinaire qualité ! - on pense bien sûr à un personnage équivalent à celui de Tooms, merveilleusement interprété par l'acteur ... végétarien Doug Hutchinson, qui apparaît deux fois dans "X-Files" et alors, mes amis, qu'est-ce qu'on a peur !

Bref, selon Tom et Angelina, Marilyn Monroe elle-même aurait été l'une des victimes du "Maquilleur" et Robert Kennedy n'aurait été, dans l'affaire, qu'un "faux" coupable de tout premier choix.

C'est là que j'ai commencé non pas à "décrocher" - car l'ensemble du livre reste prenant, très prenant, j'insiste - mais à tiquer un peu. Je vous rassure cependant : on finit par retrouver le "Maquilleur" et il n'y a rien de bien "mystérieux" dans son histoire. C'est une filiation, une simple filiation, très logique, très cartésienne.

Donc, je le répète, un avis assez mitigé. Mais je relirai Mallock : il a quelque chose, cet écrivain ... Quelque chose de différent de tout ce qui se fait dans le thriller français actuel. Et ça rassure. ;o)
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