Il est tellement, lui. Ses pupilles sombres, son pelage noir. Chaque courbe de son anatomie. Son large sourire qui s’étire au plus grand laissant apparaître ses crocs… Plus je l’observe et plus l’attirance grandit ! Faut se reprendre là et vite ! Je ne vais pas faire que ça, l’un, l’autre ! Cette idée de me lier aux deux ! Il ne manquait plus que ça ! Déjà que je dois avouer que je suis en « chaleur », qu’en plus tant que je ne suis pas unie, le désir du plaisir de la chair devient mon pire ennemi ! Je me sens faible ! Oui je sais, maman, épreuve du lâcher-prise ! Nia nia nia !
J’aperçois la voiture et Léo assis sur le capot à nous attendre. Il y a une bâtisse en pierres à l’orée d’une forêt à l’arrière-plan. Plus je m’approche, plus je distingue plusieurs végétations qui ont brisé de part en part l’habitation et ont poussé si hautes que je ne distingue pas jusqu’où elles montent exactement.
- Imagine-toi un trèfle qui mord, tu vois le tableau ?
- On aurait dû t'appeler cactus !
J’ai envie de partager ma vie avec toi, d’être à tes côtés chez les hommes, ou les Cojab, ça n’a aucune importance. Tu as capturé mon cœur. Tu tortures mon âme. Pourtant, je n’ai aucune envie de m’échapper de ton emprise.
J’ouvre ma grotte comme on déballe un cadeau à Noël. Je n’en crois pas mes yeux, tout est rangé, les cartons sont défaits, les meubles mis à leur place comme je l’ai imaginé… Le plus incroyable, des centaines, des milliers de trèfles à quatre feuilles éparpillés aux quatre coins de l’appartement. Il y en a sur l’escalier de la mezzanine, sur le sol devant les portes vitrées de la salle à manger. Quand on rentre dans ma tanière, à droite il y a ma salle de bains, en face un grand séjour, les fenêtres sont en face et ouvertes sur un petit bout de pelouse. Au fond du jardin se trouve une petite cabane où j’aurai mon atelier pour peindre. En haut à droite, il y a la mezzanine et en dessous la cuisine équipée aux meubles noirs laqués. Il y a des tiges et des feuilles vertes partout, ainsi que quelques bougies à la cannelle d’allumées. Quelqu’un est rentré chez moi ! Je devrais trembler, malgré cela je suis excitée !
- J'ai voulu te détester, Trèfle. On ne m'a pas demandé mon avis avant de me lier à toi. Mon frère t'a aimée en un instant. Moi, je te haïssais.
- Vraiment?
- Mais maintenant...
- Maintenant?
- J'ai envie de partager ma vie avec toi, d'être à tes côtés chez les hommes, ou les Cojabs, ça n'a aucune importance. Tu as capturé mon coeur. Tu tortures mon âme. Pourtant, je n'ai aucune envie de m'échapper de ton emprise.
-Pourquoi vouloir ma mort?
- Parce que tu as plus de facultés que cent d'entre nous. Tu es née un soir de nébuleuse, sous ta forme hybride. Tu portes en toi le pouvoir lunaire. Si un hybride te tue, il recevra ta magie et ta vie. Cela peut faire peur, mais celui qui te veut du mal convoite la grande puissance pour réussir à changer nos règles et nos lois.
Quelqu'un me connaît, me suit... Je devrais avoir peur, ce jeu aussi dangereux soit-il, pimente mes idées et pique encore plus ma curiosité, voire, fait naître en moi des émotions que je ne connaissais pas. Ne pas chercher à maîtriser les événements, se laisser flotter dans la moment présent, accepter d'être approchée et en avoir même envie...