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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui…

-… « Devant nous défilent de jolis paysages… »

-Ah non. Tu as déjà fait le coup du générique pour la première partie, ça suffit.

Or donc Rémi s'en retourne sur les routes pour gagner son pain. Seul ? Pas du tout ! Cette fois, Mattia, un petit garçon durement maltraité par Garofoli, l'affreux exploiteur d'enfants, l'accompagne. Ils découvrent en route que Rémi pourrait bien être l'enfant perdu d'une riche famille anglaise. Rémi va-t-il retrouver sa famille ? Connaîtra-t-il enfin le bonheur, après toutes ces années d'errance ?

-Oh là là, comment tu joues ça.

-C'est-à-dire ?

-Cette voix ! ce dramatisme dans le ton façon reportage TF1 !

-Bah j'y peux rien, c'est un peu l'esprit du bouquin…

-L'esprit du bouquin ? Tu veux dire que Sans famille est l'ancêtre des reportages racoleurs sur la Une ?

-Non. Sans famille fait plutôt partie des ancêtres du soap opera.

-Génial. Tu me vends du divertissement de basse qualité. « Ton univers impitoyââââbleuh… »

-Attends un peu avant de cracher dans les orties. Sans famille est un roman feuilleton : il faut donc des péripéties pour soutenir l'intérêt du lecteur et une conclusion heureuse, avec un dénouement miraculeux.

C'est là la force de ce roman, d'ailleurs. Rémi et Mattia nouent une belle amitié fraternelle, ils s'entraident, ils surmontent ensemble leurs difficultés, et tout finit bien. J'aime beaucoup cet aspect « si tu travailles à t'en sortir, tu t'en sors ».

-Moi je trouve que c'est la faiblesse de ce roman, d'ailleurs. Il n'y a pas de subtilité, les personnages sont soit méchants, soit gentils, les chapitres chez les Driscoll répètent trop la même chose et le miracle final, bof. Je trouve la fin trop déséquilibrée entre les Driscoll et le dénouement.

-Si tu cherches de la subtilité, tu regardes du mauvais côté.

-Ah bon ?

-Mais oui. La subtilité se trouve dans les sentiments qu'éprouvent Rémi et Mattia ou dans ce que l'histoire montre en filigrane : le plaidoyer contre la maltraitance des animaux ou des enfants, les conditions de travail des mineurs, l'estime que l'on doit aux musiciens, les raisons pour lesquelles tu fais l'aumône. le conflit de loyauté dans lequel Rémi se trouve pris est intéressant aussi.

J'ai beaucoup aimé lire que la musique et la comédie représentent un labeur authentique et non un vain amusement. Combien de fois j'ai entendu que l'art « n'est pas un vrai travail » ! Et le tout sans les longs, très longs, trop longs chapitres militants et théoriques comme dans Les mystères de Paris, que j'ai beaucoup aimé soit dit en passant, mais bigre, quelle lourdeur !

Certes, Sans famille n'est guère plausible, et après ? Il reste délicieux à lire pour le style efficace et élégant d'Hector Malot et pour le moral. C'est un roman sent-bien, comme on dit chez les anglophones. »
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