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Citations sur D'or et de sable (12)

Il est nécessaire d’apporter ici une importante précision. Le fait que je me moque des assertions fantaisistes qui parsèment tes écrits [ceux d'Anselm Jappe] ou bien ceux de Kurtz ne signifie nullement que je veuille me livrer, comme tu l’affirmes, à un « assaut généralisé contre la « théorie » ». Ce n’est pas contre la théorie en général que j’ai des griefs, mais contre la mauvaise théorie (de même que, dans mon démontage du livre d’Alfred Crosby, je ne visais évidemment pas à dénigrer l’histoire en général, mais seulement la mauvaise histoire). Qu’est qu’une mauvaise théorie ? C’est, comme je l’écrivais dans ma lettre, « une théorie explicative globale qui n’explique pas grand chose » et qui n’ouvre que sur « une porte de sortie imaginaire, une solution impossible ». Comme la mauvaise histoire, la mauvaise théorie ne tient pas compte des faits et suit obstinément sa propre logique, indifférente à tous les phénomènes qui ne la confirment pas.
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Contre le desséchement de la pensée par la répétition paresseuse de sempiternels lieux communs ou par une frénésie conceptualisatrice faisant souvent fi de toute rigueur, l'exercice scrupuleux de l'esprit critique mérite, me semble-t-il, d'être instamment réhabilité.
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Il a été question à diverses reprises de « musique industrielle » dans les pages qui précèdent, mais cette expression est équivoque et nécessite quelques explications. Une musique , en effet, peut être industrielle soit par son mode de production, soit par sa destination, soit par sa thématique, ces trois dimensions n’étant pas exclusives l’une de l’autre.
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Ce n'est pas un hasard si l'émergence du disco, avec sa pulsation obstinée, est contemporaine de celle du cinéma pornographique, qui représente l'acte sexuel comme un pilonnage ininterrompu. Ils étaient faits l'un pour l'autre.
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Dans cette perspective, il n'est pas absurde de se demander si, dans sa digression consacrée au jazz, Anders a véritablement voulu parler de la musique et de la danse de son temps, ou s'il n'a pas plutôt anticipé la description d'une musique et d'une danse qui n'existaient peut-être alors qu'à l'état latent ou larvaire (ou n'existaient pas du tout), mais dont l'avénement était prévisible en tant que conséquence logique du développement de la société industrielle. Une ère industrielle devait tôt ou tard engendrer une culture industrielle et donc, nécessairement, une musique industrielle. Or cette musique, qui existe bel et bien aujourd'hui - sous de multiples formes et non sans une certaine ambiguïté quant à sa définition -, n'est pas issue du jazz.
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« Musique hideuse pour un monde hideux » ou, selon l’expression de Ralf Hütter, « médecine psychologique pour ceux qui ne supportent pas assez bien la réalité », la musique industrielle est en parfaite adéquation avec la société qu’elle prétend refléter, et contribue, de ce fait, à la rendre acceptable.
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Il fallait être bien ignorant pour croire que les ordinateurs, les cartes bancaires et autres téléphones portatifs étaient les nouvelles armes (ou le chevaux de Troie) d'un capitalisme revitalisé ; en fait, la prolifération des puces électroniques annonce dès aujourd'hui la fin inexorable de la mondialisation capitaliste.
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J'entends par esprit critique l'attitude consistant à ne porter des jugements que sur ce que l'on s'est d'abord efforcé de comprendre ; à recourir autant que faire se peut à des sources d'information de première main plutôt qu'à des synthèses toutes faites ; à ne rien tenir pour définitivement acquis et à refuser par principe tout argument d'autorité ; à se méfier de l'admiration stérilisante comme des aspirations puériles à l'originalité ; à toujours se demander si ce dont on parle existe réellement, pourquoi certains discours paraissent séduisants alors qu'ils ne résistent pas à un examen approfondi, et comment faire en sorte qu'une pensée soit à la fois logiquement cohérente et empiriquement vérifiable, rigoureusement argumentée et ouverte à la discussion, même lorsque celle-ci prend une tournure polémique.
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La digression andersienne sur le jazz n'a pas grand chose à nous apprendre au sujet du jazz, l'affaire est entendue. Devons-nous en conclure qu'il s'est entièrement fourvoyé quant à l'évolution prévisible de la musique en général - ne parlons pas du jazz - dans le cadre de la société industrielle ? (p. 250)
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Dans ce contexte, l'art de lire, non pas seulement pour se distraire ou pour être au courant du dernier buzz en vogue mais pour exercer, précisément, son esprit critique, revêt une importance capitale. Et cet art de lire est indissociable d'un art d'écrire, en tant que mise à l'épreuve concrète des argumentations d'autrui comme de ses propres idées, passées au crible d'un examen attentif.
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